On se souvient que lors du déclenchement de la pandémie du Covid 19, l’UE (tout particulièrement la Commission) avait été accusée de réagir tardivement et insuffisamment et d’avoir laissé les Etats membres “se débrouiller” en ordre dispersé au détriment de la solidarité européenne.
Mais il avait vite été reconnu que les traités n’accordent à l’UE que des compétences très limitées en matière de politique de santé, politique considérée jusqu’ici comme une prérogative de souveraineté nationale (1)
Un temps indécise devant ce phénomène sans précédent, la Commission a en fait rapidement pris toutes les initiatives de son ressort pour assister et coordonner les efforts des Etats membres.
Et ce notamment dans le domaine clé et vital du vaccin anti-Covid - seul véritable moyen de limiter la propagation du virus puis d’immuniser l’ensemble de la population.
Les mesures prises par la Commission pour assister la recherche, la production, l’achat et la distribution du futur vaccin sont clairement et exhaustivement présentées dans une remarquable analyse de “Toute l’Europe”.
Il reste que les mesures prises jusqu’ici contre la propagation du virus ont été très diversifiées - non seulement au niveau des Etats membres mais aussi des régions voire des villes. Il en est parfois résulté des restrictions à la liberté de circulation dans l’UE - voire des fermetures de frontières. Ce phénomène ne devrait pas être considéré comme un échec de l’UE mais plutôt comme une conséquence des caractéristiques de cette propagation totalement imprévisible et hasardeuse. Dans un cas pareil, il serait en effet vain et même dangereux de décréter à grande échelle des mesures erga omnes.
Il faut espérer que, notamment en Europe du fait des initiatives prises par la Commission, une campagne généralisée de vaccination permettra de venir à bout de la pandémie d’ici quelques mois.
À ce moment, la question se posera d’un éventuel renforcement des compétences de l’Union en matière de politique de la santé - renforcement difficilement concevable à traités constants.
Une nouvelle démonstration que ce sont souvent les crises qui font avancer l’Europe. Mais n’en est-il pas de même pour toute organisation ou toute activité humaines ?
Jean-Guy Giraud 18 - 12 - 2020
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(1) voir :
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