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MICHEL BARNIER, L’ EUROPÉEN, DANS LE DÉBAT PRÉSIDENTIEL FRANÇAIS



Nous avons à plusieurs reprises évoqué ici (1) le personnage politique de Michel Barnier dans le contexte de l’actualité, aussi bien européenne que française.


Dans le cas de l’élection présidentielle, nous avons souligné l’avantage que présenterait - du point de vue européen - sa présence au deuxième tour face à Emmanuel Macron.


En effet, dans une telle hypothèse - pour l’instant assez audacieuse - les deux candidats auraient en commun un fort engagement européen qui donnerait au débat électoral une tonalité nouvelle. Cela aurait pour effet d’éliminer du deuxième tour un(e) candidat(e) d’extrême droite remettant en cause le projet européen. Le débat porterait plutôt sur la vision de chacun de ces candidats sur "l’avenir de l’Europe” et sur le rôle de la France au sein de l’UE. Ce qui participerait - quelle que soit l’issue du scrutin - à la normalisation,la légitimation claire et durable de la “question européenne” dans l’opinion.


Le 4 décembre 2021, on saura si Michel Barnier est ou non désigné comme candidat LR par le congrès du parti.


Il semble que son principal handicap soit celui de sa faible notoriété, elle même attribuée à un manque de charisme. Le fait est que les medias nationaux - cad parisiens - ont jusqu’ici fait peu de cas d’un candidat offrant peu d’aspérité quant à sa personnalité et observant une grande modération de forme comme de fond dans ses propos. Le fait que Michel Barnier ait accompli une carrière politique exceptionnelle - tant en région qu’à Paris et à Bruxelles - ne suffit manifestement pas à attirer l’attention de ces medias. Un observateur étranger serait sans doute surpris de comparer la couverture médiatique des campagnes de Michel Barnier et - par exemple - d’Eric Zemmour.


Un récent article de presse intitulé “Michel Barnier, l’homme qui dérange les journalistes” (2) s’interroge sur les raisons pour lesquelles “une carrière longue comme un jour sans pain, irréprochable, un professionnalisme sans faille” n’aboutissent qu’à "faire bailler” les journalistes, analystes et éditorialistes politiques. La réponse : “ils veulent du buzz et des bosses, du répondant, de la répartie “. À la recherche de quelque accroche ou singularité, ils ne trouvent chez Michel Barnier que du “sérieux" et pas de “spectacle”.


C’est bien dommage car l’image que donne ainsi la campagne présidentielle française à l’étranger n’est jusqu’ici guère rassurante de la part d’un pays assumant de grandes responsabilités internationales. A l’heure où, au sein de l’UE27, certains gouvernements remettent en cause des pans entiers du projet européen, il serait bienvenu que la France - pour sa part - parvienne enfin à marginaliser les courants eurosceptiques internes qui ont trop longtemps handicapé son rôle au sein de l’Union.




Jean-Guy Giraud 02 - 11 - 2021


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(1) voir notamment :

(2) Michel Richard, Le Point 31/10/2021

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