
Une fois de plus, la campagne pour les élections européennes en France s’annonce sous de mauvaises auspices.
Le Gouvernement, les partis politiques et les milieux associatifs semblent plus que jamais indifférents, paralysés ou démunis face à des prévisions électorales catastrophiques tant en termes de participation que d’accroissement sensible du vote eurosceptique.
La manifestation la plus frappante de cette situation est peut-être la mise à l’écart du débat national de deux personnalités françaises : MM. Michel Barnier et Pierre Moscovici.
L’un comme l’autre ont exercé - tant en France qu’en Europe - les plus hautes responsabilités.
Ils bénéficient - ce qui est fort rare - de l’estime générale de tous les responsables européens, tant au sein du Conseil que du Parlement.
Ils ont sans doute parmi les “meilleurs” - les plus expérimentés et les plus engagés - que la France ait jamais mis au service de l’Europe.
Ils sont à l’heure actuelle en charge des deux dossiers européens les plus stratégiques mais aussi les plus difficiles : le Brexit et l’Euro.
Ils ont chacun manifesté clairement leur disponibilité pour poursuivre - sous une forme ou une autre - leur engagement européen.
Or tant le Gouvernement en place que leurs partis respectifs semblent vouloir ignorer la contribution exceptionnelle qu’ils pourraient apporter à l’occasion des élections européennes et du renouvellement des Institutions en 2019.
Les raisons de cette apparente mise à l’écart ne sont pas clairement exposées. Les réserves parfois émises relatives à la génération ou au genre qui sont les leurs ne peuvent évidemment pas être prises au sérieux.
Leur reprocherait-on alors un engagement européen trop prononcé ? Si tel était le cas, ce serait le signe inquiétant d’un affaiblissement des ambitions européennes affichées dans les discours officiels ainsi que le renoncement de la France d’envoyer à Bruxelles ou à Strasbourg des personnalités fortes et influentes.
Il est dommage que la pré-sélection de ces personnalités, tant de la part du Gouvernement que des partis, se fasse dans la plus totale opacité et l’entre-soi parisien - probablement selon des critères très éloignés de l’intérêt supérieur national et européen.
JGG 30/11/18