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“SINGAPORE-ON-THAMES” : L’AVERTISSEMENT D’ANGELA MERKEL



Nous avons souvent estimé ici (1) que le No Deal était la seule possibilité pour le RU de se détacher totalement et durablement de toutes “attaches” européennes et de retrouver une pleine liberté d’action non seulement sur le plan commercial mais aussi en matière de normes, de politiques sociales/environnementales/énergétiques, de diplomatie/défense, etc ... voire de "valeurs communes".


Et nous avons relevé les signes qui laissent penser que ce détachement global était le véritable objectif d’une partie de l’establishment anglais- et ce depuis l’origine, cad au moins depuis le lancement du premier referendum sur le Brexit. Ainsi que, plus récemment, les signes montrant que Boris Johnson poursuivait en fait cet objectif final pour le compte des initiateurs du Leave.


Une récente déclaration de Mme Merkel devant le Bundestag - rapportée par The Guardian le 11 septembre 2019 (2) - officialise en quelque sorte cette thèse:


"Angela Merkel has highlighted the economic danger posed by Britain if it is allowed to become a Singapore-on-Thames as Boris Johnson’s Brexit envoy outlined a plan to ditch the UK’s commitments to stay aligned to the EU’s social and environmental standards.”


De fait, le Deal - en pratique imposé par Bruxelles - ne laisse que peu de marge de manoeuvre aux partisans d’une libération extensive des liens entre le RU et l’UE :

  • la période “transitoire” d’au moins deux ans suivant l’accord met en fait le RU sous une forme de tutelle européenne,  

  • le futur accord régissant les relations UE/UK - tel que prévu par la déclaration sur “les relations futures” - incorporera probablement des clauses plus restrictives que celles fixées dans d’autres accords avec des pays tiers (soit un “Canada minus minus") du fait même de l’imbrication des économies britannique et européenne après presque un demi siècle d’appartenance à l’UE. Comme l’exprime Mme Merkel "the fact remains that after the withdrawal of Britain, we have an economic competitor at our door”.

La perspective d’un “Singapour-on -Thames” - aussi excessive qu’elle puisse paraitre - n’en est donc pas moins envisageable et l’UE ne pourra guère s’y opposer si la tactique du “coup” constitutionnel suivie par Boris Johnson est menée à son terme. 

Seul le recours à un “People’s vote” (élections générales et/ou nouveau referendum) pourrait l’enrayer.


Le Président Donald Tusk avait coutume de rappeler, dans chacune de ses déclarations sur le Brexit, que le peuple britannique pouvait à tout instant revenir sur sa décision de quitter l’UE et que celle-ci accueillerait favorablement le “retour” du RU en Europe.


Il est dommage que - hormis peut-être l’Allemagne - aucun autre État membre n’ait appuyé cette invitation. L’état actuel de total désarroi de l’opinion et de la classe politique britanniques leur en donne peut-être une dernière occasion.



Jean-Guy Giraud  13 - 09- 2019

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