La presse - et le cénacle politique - parisiens découvrent tardivement la personnalité de l’homme politique franco-européen Michel Barnier.
Il faut espérer que cette découverte fera justice des considérations quelque peu condescendantes qui ont jusqu’ici prévalu en dépit des qualités morales et professionnelles de cet outsider et de l’exemplarité de sa longue carrière politique tant en France qu’en Europe.
Dans une note relative à la campagne présidentielle de 2022, nous résumions ainsi les raisons cette attitude :
"Il semble que son principal handicap soit celui de sa faible notoriété, elle même attribuée à un manque de charisme. Le fait est que les medias nationaux - cad parisiens - ont jusqu’ici fait peu de cas d’un candidat offrant peu d’aspérité quant à sa personnalité et observant une grande modération de forme comme de fond dans ses propos. Le fait que Michel Barnier ait accompli une carrière politique exceptionnelle - tant en région qu’à Paris et à Bruxelles - ne suffit manifestement pas à attirer l’attention de ces medias. Un observateur étranger serait sans doute surpris de comparer la couverture médiatique des campagnes de Michel Barnier et - par exemple - d’Eric Zemmour.
Un récent article de presse intitulé “Michel Barnier, l’homme qui dérange les journalistes” (2) s’interroge sur les raisons pour lesquelles “une carrière longue comme un jour sans pain, irréprochable, un professionnalisme sans faille” n’aboutissent qu’à "faire bailler” les journalistes, analystes et éditorialistes politiques. La réponse : “ils veulent du buzz et des bosses, du répondant, de la répartie “. À la recherche de quelque accroche ou singularité, ils ne trouvent chez Michel Barnier que du “sérieux" et pas de “spectacle”.
Deux notes (ici et ici) précédentes évoquaient la personnalité de M. Michel Barnier en regrettant sa mise à l’écart par la France.
Une autre note tentait une mise au point sur les accusations qui lui furent faites au sujet de la question migratoire et du droit européen.
Souhaitons que ces tenaces préjugés parisiens ne nuisent pas à la mission périlleuse (et de la dernière chance ?) qui vient de lui être confiée par le Président - faute sans doute d’autre personnalité suffisamment expérimentée et … courageuse.
Jean-Guy Giraud 03 - 09 - 2024
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