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LE PRÉSIDENT DES EUROPÉENS - suite 2



Décidément, le Conseil européen - dans sa composition actuelle (1) - ne parvient :

  • ni à proposer une "Stratégie pour l’UE 2019/2024” digne de ce nom (2),

  • ni à s’entendre sur un candidat à la Présidence de la Commission (3). 

Sur ce dernier point, il est clairement apparu, lors de la réunion du 24 Juin, qu’il n’existait pas de majorité en faveur de M. Weber, candidat du parti du PPE qui a obtenu le plus de suffrages aux élections européennes.


On peut comprendre - voire accueillir avec soulagement - l’élimination de M. Weber dont les qualifications personnelles ne paraissent effectivement pas adaptées à la fonction sollicitée.


En l’écartant, le Conseil n’a fait que se ranger à cette opinion, largement partagée jusque dans les rangs du Parlement européen.


Il est d’ailleurs probable que si le PPE avait proposé un candidat de poids incontestable, le Conseil - et ensuite le Parlement - auraient eu beaucoup de difficulté à l’écarter.


Il n’est donc pas exact de prétendre que le Conseil ait voulu ainsi s’opposer au système du SpitzenKandidat.


Et il n’y aucune raison d’écarter les candidatures de Mme Vestager et de Mr Timmermans - dont les qualifications pour le poste sont, elles, indiscutables et qui représentent les deux autres grands partis soutenus par les électeurs.


Ces deux personnalités devraient donc rester en lice lors du "2ème round” du Conseil du 30 Juin. On comprendrait mal que le Conseil se tourne vers un(e) autre candidat(e) de deuxième rang et resté(e) jusqu’ici totalement en marge du processus institutionnel et politique de nomination.


On sait que ce débat est fort heureusement tombé dans le domaine public (4) et que l’opinion s’étonnerait du choix d'un outsider inconnu. Le Parlement lui-même ne devrait d’ailleurs pas l’accepter dans la mesure où il constituerait, de la part du Conseil un véritable "fait du prince” portant atteinte à la légitimité du futur Président.


Tout ceci ne devrait pour autant pas exclure un troisième candidat en la personne de M. Barnier. Si celui-ci n’a pas participé à la procédure du fait de ses fonctions relatives au Brexit, il est indéniable qu’il possède toutes les qualifications nécessaires pour le poste. Sa triple proximité vis à vis du Conseil comme du Parlement et de la Commission est aussi un atout important.


Rappelons enfin que le choix du Président de la Commission est une décision sui generis de la plus haute importance pour l’Union. Il doit donc être exclusivement basé sur l’aptitude personnelle du candidat (5) et ne pas être parasité par le processus parallèle de sélection des présidents d’autres Institutions ou organes (6).


Enfin, insistons sur le fait que ce choix est de la double responsabilité du Conseil et du Parlement. Ce sera, pour ce dernier, le premier acte important de sa mandature et donc le premier test de sa capacité à agir de façon collégiale, ordonnée et responsable. Souhaitons donc qu’il se montre en mesure de l’assumer avec responsabilité - par delà les lourdeurs ou les intrigues des appareils politiques partisans.



Jean-Guy Giraud  26 - 06 - 2019  

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(3) rappelons que si le CE statue en principe à l’unanimité, la décision sur le Président de la Commission peut être prise à la majorité qualifiée - et que la décision sur la “Stratégie” peut être prise même si un ou plusieurs États manifestent leur désaccord par l’abstention plutôt que par un vote négatif.

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