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LE PRÉSIDENT DES EUROPÉENS



Jamais sans doute, dans l’histoire de l’UE, le renouvellement quinquennal du Parlement et le remplacement des principaux dirigeants européens n’avaient suscité autant de commentaires et analyses aussi largement relayés par la presse.


Il faut certes se réjouir du fait que l’électorat et l’opinion publique des 27 aient manifesté un intérêt aussi accru envers l’Europe.


En même temps, cette Europe se trouve en pleine transformation - notamment du fait de l’affaiblissement des anciennes structures politiques de la droite et de la gauche, de la poussée des tendances nationalistes et de l’émergence de nouvelles forces centristes et écologistes pro-européennes voire protofédéralistes.


Si bien que le tout prochain épisode de cette transformation - la “proposition” d’un nouveau Président de la Commission par le Conseil européen - est déjà largement débattu sur la place publique, bien au delà du cercle habituel, restreint et confidentiel des Chefs d’État et de Gouvernement et de leurs “sherpas”.


Débat qui a dès à présent clairement fait sortir du lot deux candidats et marginalisé les autres. Si le Conseil européen devait tenter de les écarter sans raison sérieuse, cela provoquerait sans doute de graves difficultés avec le Parlement (qui doit “élire” le Président) et une déception/incompréhension de l’opinion.


Deux candidats indiscutablement taillés sur mesure pour ce poste mais dont les profils sont, très heureusement, contrastés.


Il s’agit bien sûr de Mme Margrethe Vestager et de Mr Michel Barnier.


Le choix de la première serait le signe d’un renouveau et d’une nouvelle image de l’Europe que l’opinion assimile souvent à la seule Commission et qui cherche instinctivement, depuis longtemps, à l’incarner dans une personnalité tout à la fois attachante et digne d’estime.


Le choix du second aurait plutôt pour effet de rassurer cette opinion, de lui inspirer un sentiment de confiance dans la capacité de la Commission à maîtriser la transformation de l’UE évoquée ci-dessus.


Insistons donc sur ce point : le choix du Président de la Commission est tombé dans le domaine public. Il doit être séparé des autres nominations (Présidents du Conseil, du Parlement et de la BCE, Haut Représentant) qui n’intéressent pas l’opinion et sont, en quelque sorte, un choix entre pairs. Le temps n’est plus où le Conseil européen pouvait “sortir de sa manche” - pour présider le pouvoir exécutif de l’Union - l’un ou l’autre ancien ou actuel Premier Ministre, désigné en tant que plus petit commun dénominateur du cénacle et du moment - et comme une pièce sur l’échiquier du “mercato”.


Pour cette fois - et dans les circonstances actuelles - permettons à l’Union de choisir le chef de la Commission un peu comme est désigné celui d’un État démocratique : entre deux candidats clairement sortis du lot et identifiés par l’opinion - et dont le vainqueur pourra ainsi disposer d’une plus grande popularité et légitimité. Une personne que chaque européen puisse, en quelque sorte, un peu considérer comme “son” Président.



Jean-Guy Giraud  31 - 05 - 2019

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