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« COMMUNAUTÉ POLITIQUE EUROPÉENNE » : LE RENDEZ-VOUS D'OCTOBRE 2022



Le Président du Conseil européen, M. Charles Michel ansi que les gouvernements tchèque (Présidence en exercice du Conseil de Ministres) et français (Présidence sortante) sont en train de préparer la première réunion de la « Communauté Politique Européenne » proposée par le Président Macron. Elle pourrait avoir lieu à l’occasion - mais en marge - de la réunion du Conseil européen prévue les 6/7 octobre 2022 à Prague. L’invitation devrait être adressée aux quelques 44 chefs d’Etat et de Gouvernement potentiellement concernés par le projet : Pays membres de l'Union Européenne

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Toutes les chancelleries de ces Etats sont actuellement en train d’examiner l’opportunité de leur participation à cette première rencontre - informelle - dont l’organisation pose de redoutables problèmes de procédure comme de fond. Quel Etat prendra l’initiative de l’invitation ?

Si le lieu (Prague) et la date (au lendemain de la réunion du Conseil européen des 6/7 octobre) sont confirmés, il serait logique que le gouvernement tchèque se charge d'adresser les invitations, assume la présidence de la réunion (sans référence à sa situation actuelle de présidence tournante du Conseil de l’UE) et propose un ordre du jour de caractère très général.

À quels Etats devraient être envoyées les invitations ?

En théorie, aux 44 Etats visés ci-dessus. Mais des réserves pourraient être exprimées à l’égard de certains Etats en raison soit d'atteintes au régime démocratique soit de leur position vis à vis de la Russie (par exemple pour la Turquie).



Certains Etats invités - ou pressentis - pourraient-ils se récuser ?

Il ne semble pas que ce soit le cas parmi les 27 Etats de l’UE dès lors qu’aucun d’entre eux n’a - à ce jour - contesté l’initiative du Président du Conseil européen. Toutefois des objections ou des réticences de dernière minute sont toujours possibles, par exemple de la part de la Hongrie. Les Etats candidats à l’adhésion souhaiteront sans doute obtenir quelques garanties sur la poursuite de la procédure d’élargissement.



Quelle sera la réponse de trois Etats en particulier (Royaume Uni, Turquie et Suisse) ?

La réponse du Royaume Uni est à la fois cruciale et incertaine. La participation de cette grande puissance européenne à la CPE serait un atout déterminant pour celle-ci. Sur le plan géo-stratégique, le (nouveau) gouvernement conservateur pourrait adopter une attitude ouverte - à condition qu’il n’apparaisse pas que l’UE (en tant que telle) exerce une influence dominante sur l'exercice. Sa décision (ainsi d’ailleurs que celle de la plupart des pays concernés) pourrait être influencée par la position que prendront éventuellement les États-Unis, notamment au regard de l’OTAN.


La réponse de la Turquie - si elle est finalement invitée - semble devoir être positive selon les premières réactions de ses dirigeants. La participation de cette autre grande puissance du continent européen est également cruciale. Toutefois, la nature et les orientations diplomatiques du régime turc actuel ne sont pas vraiment en adéquation avec les critères proposés pour l’appartenance à la CPE.


La réponse de la Suisse - bien que non déterminante - aura un intérêt particulier en raison de son statut de neutralité et de non-alignement. Si ce pays, foncièrement européen et démocratique, décidait d’adhérer à la CPE, cela renforcerait le caractère global et inclusif d’une initiative précisément motivée par la nécessité de préserver un ordre démocratique pan-européen.


Alternativement, ces Etats (et d’autres invités) pourraient dans un premier temps opter pour une participation en tant qu’observateurs à la première réunion.



Au total, beaucoup d’inconnues et d’incertitudes demeurent sur la tenue, le format et surtout les éventuels résultats de cette rencontre initiale. Sera-t-elle fondatrice ou simplement préparatoire ? S’en dégagera-t-il au moins une forme de consensus sur le principal objectif : celui de la formation d’une sorte d’alliance pro-démocratique au niveau continental ?


Historiquement, ce type d’initiative est - mutatis mutandis - comparable à de multiples autres ayant donné naissance à des organisations ou des forums de natures diverses tels que l’OCDE, l’UE, l’OSCE, etc… En pratique, elle pourrait surtout être comparée à la création des « Groupes » internationaux comme le G7, G20,


Il est donc normal que les premiers pas de la CPE paraissent encore mal assurés et ne soient que le prélude à de difficiles et complexes négociations diplomatiques et plusieurs « conférences » préparatoires. Elle ne se fera certes pas en un jour. Toutefois, le dangereux contexte guerrier (assorti de risques nucléaires) ainsi que la menace impérialiste assumée du régime poutinien auquel sont confrontés tous « les 44 » devraient servir à la fois de fil rouge et d’incitation pressante à une réaction commune d’auto-défense. Et, répétons-le, la position que prendront les Etats-Unis de Jo Biden pèseront lourd dans la balance.



Jean-Guy Giraud 11 - 09 - 2022



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