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VERS L'EURO NUMÉRIQUE EN RENFORT DE LA ZONE

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    giraudjeanbaptiste0
  • il y a 18 minutes
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Un récent article Monde vient au secours du projet de création d’un Euro numérique (« digital Euro »), tel que préconisé par la BCE et officiellement proposé par la Commission. Il est signé par la Présidente de la Commission des Affaires Économiques et Monétaires du Parlement Européen, Mme Aurore Lalucq (1).


Au delà des aspects spécifiques de ce projet (2) , l’auteur insiste sur la nécessité pour l’Europe de préserver son autonomie monétaire face aux offensives américaines de domination du « marché monétaire » international via le développement de cryptomonnaies ou « stable coins » gérées par des sociétés privées et, pour l’essentiel, basées sur le dollar. Le même raisonnement peut d’ailleurs s’appliquer aux cartes bancaires très largement contrôlées par des établissement américains.


L’enjeu central est celui de « la souveraineté politique, économique, monétaire et financière de l’UE » et la « libération de sa dépendance envers des acteurs privés et étrangers dans un contexte de tensions géo-politiques ». Dépendance dont les risques sont bien réels : « perte de maîtrise de notre politique financière, multiplication des circuits financiers parallèles, redirection des capitaux vers les États-Unis et leur dette, instabilité financière ».


Ce dernier argument semble particulièrement convainquant à l’heure où l’Administration Trump participe activement (et personnellement …) à la privatisation du marché monétaire américain tout en affaiblissant les instruments publics de contrôle de ce marché - et où les risques de bulles et de crises financières domestiques, aggravés par l’instabilité politique du pays, menacent de s’étendre à l’Europe.


Ainsi, le projet d’Euro numérique, soigneusement préparé par la BCE et la Commission depuis 2020, arrive à point nommé. Il prend la forme d’une proposition de règlement basé sur l’article 133 TFUE (3) qui dispose que « le Parlement européen et le Conseil, statuant conformément à la procédure législative ordinaire (cad par votes à la majorité) établissent les mesures nécessaires à l’usage de l’euro en tant que monnaie unique »(4).


Hormis ces motifs de caractère général, l’Euro numérique a vocation à sécuriser et faciliter les opérations quotidiennes des particuliers et des entreprises sous la surveillance et la garantie de la BCE. 


Sous ses apparences techniques, ce projet constitue un renforcement déterminant de l’Union monétaire qui est un des piliers majeurs de l’ensemble du système européen. On notera aussi que le lien direct qu'établira l’Euro numérique entre ses utilisateurs et la Banque Centrale Européenne est de nature à renforcer le sentiment commun de solidarité et de co-dépendance de l’ensemble des citoyens européens. Il pourrait aussi inciter au moins deux des 6 États encore non membres de la zone Euro (Danemark et Suède) à la rejoindre et inciter les autres à accélérer les réformes nécessaires pour ce faire.


Son adoption finale devra toutefois surmonter deux obstacles principaux.


Le plus évident est celui du Gouvernement et des lobbys américains qui poussent à la libéralisation/privatisation (à leur profit) des outils monétaires et financiers domestiques et internationaux dominés par le dollar. C’est d’ailleurs dans cette optique que ce Gouvernement a formellement exclu la création d’un « dollar numérique » public aux États Unis.


Le second obstacle - plus surprenant - est celui du secteur bancaire européen qui redoute des pertes de marché et souhaiterait s’engager dans l’aventure très incertaine - mais en théorie plus profitable - des stablecoins et autres cryptomonnaies. Il est regrettable que - sur ce dossier, comme sur d’autres relatifs au renforcement du marché intérieur (« Savings and Investment Union ») - ce secteur ne parvienne pas à se départir de réflexes corporatistes à courte vue.


Ces deux obstacles peuvent être surmontés si le Conseil (à la majorité qualifiée de ses membres) et le Parlement confirment leur détermination de franchir rapidement ce pas - aussi nécessaire que prometteur.



Jean-Guy Giraud

18 - 10 - 2025

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(4) Article 133.  "Sans préjudice des attributions de la Banque centrale européenne, le Parlement européen et le Conseil, statuant conformément à la procédure législative ordinaire, établissent les mesures nécessaires à l'usage de l'euro en tant que monnaie unique. Ces mesures sont adoptées après consultation de la Banque centrale européenne." 

 
 
 

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