L’ “élection” d’un nouveau Premier Ministre
Suite à la démission de Mme May,, le Royaume Uni devrait - vers la fin Juillet 2019 - se doter d’un nouveau Premier Ministre et d’un nouveau Gouvernement (“Cabinet”).
Le Royaume Uni ? En fait , le choix de ce PM sera effectué - au sein du seul Parti Conservateur - selon une procédure interne en deux étapes (1):
le groupe des députés Tories (en fait minoritaire) au sein des Communes devra, par une série de votes “secrets”, désigner deux candidats (2),
un de ces deux candidats sera ensuite “élu” par un vote de l’ensemble des membres du parti (3),
le candidat élu formera ensuit librement son gouvernement.
Étrange procédure pour un pays considéré comme "la plus vieille démocratie du monde” - mais dont le système “constitutionnel” apparait aujourd’hui à bout de souffle.
Le “programme" de Boris Johnson
Selon toute probabilité, c’est Boris Johnson qui devrait ainsi devenir Premier Ministre fin Juillet.
Boris Johnson qui a d’ores et déjà déclaré vouloir remettre en cause l’ensemble de l’accord UE/RU, toujours en suspens faute d’accord du Parlement - y compris les trois points concernant les 39 milliards de Livres du “divorce bill”, le “backstop d’Irlande du Nord et le statut des désidents de l’UE au RU (4).
Il est par ailleurs peu probable que Boris Johnson organise ensuite un quelconque “popular vote” - que ce soit sous la forme d’élections générales ou de deuxième referendum sur le Brexit.
Sous sa conduite, le RU se dirigera donc tout droit vers une sortie de l’UE sans aucun accord avec l’UE - probablement avant même le délai du 31 Octobre 2019.
Les réactions du Parlement, de l’opinion et des “nations"
Il restera à voir quelle sera la réaction du Parlement (Commons et Lords) confronté à ce fait accompli et au sein duquel peu de membres partagent la vision d’une “Glorious Britain - One Nation” qui demeure celle d’une minorité du Parti Conservateur.
De même, on peut prévoir quelques remous au sein de l’opinion. Celle-ci a en effet, à plusieurs reprises lors de manifestations de masse, montré son opposition à une sortie de l’UE sans accord et sans vote populaire préalable. Opinion qui, selon les derniers sondages, serait aujourd’hui assez largement en faveur du “Remain”. Et qui semble de plus en plus consciente que toute l’affaire du Brexit ressemble fort à une sorte de “coup” planifié dès l’origine par un cercle étroit au sein de l’”Establishment” (5).
Sans mentionner les conséquences qu’aurait cette sortie “à la hussarde” sur les autres “nations" britanniques et notamment en Écosse.
Ces réactions devront toutefois attendre la rentrée de Septembre puisque les manoeuvres londonniennes se dérouleront fort opportunément en Juillet/Août.
Royals et Trump
Et pendant ce temps, une énième célébration populaire des “Royals" et consorts (6) - symboles de la “Glorious Britain” - s’est déroulée à Buckingman à l’occasion de l’anniversaire de la Reine.
Et entre temps, le Président américain - en visite d’État au RU - a directement pris partie en faveur des positions de MM. Farage et Johnson et contre celle de l’UE.
Jean-Guy Giraud 09 - 06 - 2019
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(2) ce groupe pourrait ne désigner … qu’un seul candidat auquel cas il serait directement proclamé élu - comme ce fut le cas pour Mme May en 2016.
(3) soit 124.000 membres à jour de cotisation (sur 47 millions d’électeurs) dont 17% seulement ont entre 18 et 35 et 38% ont plus de 66 ans - une "large majorité de ces membres appartenant à la “top social class”
(5) sur le”Coup du Brexit" voir : https://www.lesamisdutraitedelisbonne.com/post/2019/04/02/le-coup-du-brexit
(6) sur les "Royals” voir : https://www.lesamisdutraitedelisbonne.com/post/2018/04/23/les-royals-et-le-brexit
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