QUAND M. COSTA REMERCIE M. FICO POUR "SON ESPRIT EUROPÉEN"
- giraudjeanbaptiste0
- 12 sept.
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Le Président du Conseil Européen, M. Antonio Costa, effectue un tour des capitales européennes pour « recueillir l'avis des chefs d'État ou de gouvernement sur le programme de l'UE et de préparer le terrain pour les prochaines réunions du Conseil européen et les prochains sommets internationaux » (1)
Ce 11 septembre 2025, il a rendu visite au Premier Ministre de Slovaquie, M. Robert Fico.
Il est inutile de rappeler ici les problèmes que pose l’attitude du Gouvernement de M.Fico sur le plan européen qu’il s’agisse du respect des droits fondamentaux et de l’état de droit, du détournement des fonds européens, de sa proximité avec la Russie et la Chine, de ses vetos répétés sur le conflit ukrainien, etc … De fait, la Slovaquie est - avec la Hongrie - l’un des États les moins coopératifs au sein de l’Union - même si, tout récemment, son attitude s’est quelque peu infléchie.
En dépit de tout cela, le Président du Conseil Européen a jugé opportun d’adresser au Premier Ministre slovaque un message (2) étonnamment positif qui, faisant totalement abstraction du contexte rappelé ci-dessus, sonnait comme une reconnaissance surprenante de « l’engagement personnel, de la coopération loyale et de l’esprit européen » du dirigeant slovaque :
« I want to commend your personal engagement, your loyal cooperation and your personal commitment to contribute to unity and compromises between different opinions (…) Dear Robert, thank you very much once again for your hospitality, for your open talks and your European spirit. »
Et d’ajouter curieusement une phrase semblant légitimer les multiples vetos exercés par la Slovaquie au sein du Conseil (européen) :
« In the European Council, all the voices count. All the leaders have the same role in the Council, and we need to listen to all of them. »
De même, la référence aux négociations en cours sur le prochain cadre financier pluriannuel de l’Union pouvait sonner comme une supplique de coopération positive, de fait très aléatoire :
« We need to work with determination to secure an agreement on a budget which allows us to deliver on our shared priorities »
La seule allusion aux relations pour le moins tendues entre la Slovaquie et l’UE était … un remerciement pour la « franche discussion » tenue entre les deux dirigeants - ce qui, dans le langage diplomatique, signifie tout de même l’existence de quelques désaccords.
Quasi simultanément, à Strasbourg, dans son message sur « L’État de l’Union » la Présidente de la Commission constatait avec inquiétude que le principal problème de l’UE - notamment en matière de politique étrangère - était l’absence d’unité entre les États membres...
On sait que l’actuel Président du Conseil Européen a une conception plutôt effacée de son rôle et s’attache à ne heurter aucun de ses pairs au sein de ce cénacle. Mais cela ne devrait tout de même pas le conduire à gommer - voire légitimer - des positions aussi contestables que celles du dirigeant slovaque. Et ce même dans l’espoir, très incertain, d’amadouer le personnage. Cette stratégie de l'« apaisement » - trop souvent privilégiée par les dirigeants européens sur les plans intérieur comme extérieur - a déjà montré ses limites.
Jean-Guy GIRAUD
11 - 09 - 2025
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