Il est facile, depuis les studios de radio et de télévision, de critiquer une soi-disant “absence de l’UE” dans le drame humanitaire syrien.
En fait, si toute action diplomatique demeure assez largement inopérante du fait de l’attitude hostile des trois parties concernées, l’UE a mené depuis le début même du conflit une action humanitaire d’une ampleur exceptionnelle.
À l’évidence, l’Union n’est pas en mesure d’accueillir un flot incessant de personnes déplacées/réfugiées (potentiellement plus d’un million) d’une ampleur et d’une nature très différentes de celles envisagées par les conventions internationales auxquelles elle est partie.
Mais elle a mis en oeuvre tous les moyens - notamment financiers - susceptibles de protéger autant que possible les populations chassées avec une brutalité inouïe par les belligérants d’un conflit aussi cruel qu’absurde pour lequel elle ne porte aucune responsabilité.
Le dernier communiqué du Haut Représentant (voir ici) résume bien la situation et ses annexes fournissent toutes les informations nécessaires sur le secours humanitaire entrepris depuis 2011 par l’UE en Syrie : en résumé plus de 16 milliards d’euros destinés à venir en aide à plus de 6 millions de personnes. Une aide fournie non pas au Gouvernement turc comme les media le rapportent parfois, mais directement - ou par la voie des ONG présentes sur le terrain - aux victimes elles-mêmes.
A défaut d’une hypothétique intervention militaire - ou même de sanctions économiques - à l’encontre des États belligérants qui ne feraient qu’aggraver la situation, l’UE ne peut donc que poursuivre son action humanitaire (d’ailleurs isolée) et tenter d’obtenir des dirigeants concernés une trêve, si possible prélude à des pourparlers de paix qu’elle pourrait faciliter.
En conclusion, il serait utile que les commentateurs de la presse prennent la peine de consulter les données fournies par l’UE avant de condamner sa soi-disante inaction.
Jean-Guy Giraud 04 - 03 - 2020
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