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LE NOUVEAU PARLEMENT EN ORDRE DE BATAILLE



Après les premières déceptions et réactions désordonnées (1) - causées notamment par l’échec relatif du processus mal engagé du Spitzenkandidat - le nouveau Parlement européen semble à présent avoir pris ses marques et s’être mis en "ordre de bataille” (2).


Sa prochaine tâche sera d’effectuer un “screening” des candidats commissaires désignés par le Conseil et la Présidente de la Commission - afin notamment de s’assurer du respect des conditions posées par le Traité : expérience, engagement et indépendance.


Plus largement, le Parlement devra se préparer à exercer son rôle de législateur en tenant compte non seulement des intérêts des citoyens européens mais aussi de sa vocation naturelle à servir le projet européen dans son ensemble.



De sérieux atouts


Pour cela, il dispose de plusieurs atouts qui devraient faciliter sa tâche :  

  • une bonne partie des membres (42%) ont vu leurs mandats renouvelés et disposent donc d’une bonne connaissance des travaux parlementaires européens ainsi que de la culture, de l’acquis - voire de la doctrine et des     précédents - du Parlement. Ces “anciens” sont les plus nombreux au sein des deux plus grands groupes : PPE (59 %) et PSE (49%).

  • la quasi totalité des membres (87%) disposent d’une expérience politique antérieure

  • leur moyenne d’âge est de 50 ans - plus de 40 des membres sont des femmes.

  • les quatre groupes politiques partis “pro-européens” (PPE, S&D, RE et Verts) rassemblent:

- 70% des sièges  de l’ensemble du PE (60% sans les Verts)

- 86% des présidences de (sous)commissions (soit 19 sur 22).

  • tant les groupes extrémistes de gauche et de droite que, en leur sein, les délégations d’Etats membres gouvernés par des partis plus ou moins eurosceptiques se sont eux-mêmes marginalisés.

  • les groupes pro-européens ont entrepris la rédaction d’une plate-forme commune qui n’a pas abouti pour l’instant mais qui sera sans doute reprise ultérieurement.

  • ces groupes ont obtenu de la nouvelle Présidente de la Commission des engagements précis sur la mise en oeuvre du pouvoir d’initiative législative du Parlement en application de l’article 225 TFUE.

  • la proposition du Président Macron d’organiser la constitution d’une Conférence/Convention sur l’avenir de l’UE et sur la révision des traités sera sans doute reprise par le Parlement (et présidée par un de ses membres).


Le tandem Commission - Parlement


Telle est du moins la vision optimiste des choses. Des obstacles ou difficultés imprévus devront sans doute être surmontés à plus ou moins brève échéance. Mais si, de son côté, la nouvelle Commission se révèle à la hauteur de sa propre tâche, ces deux Institutions devraient pouvoir contre-balancer l’influence souvent négative ou paralysante du Conseil et reprendre la voie du nécessaire renforcement de l’Union  

Car la réussite du projet européen est une "cible mouvante à l’horizon", jamais véritablement atteinte mais toujours placée - à défaut de toute autre envisageable - dans la ligne de mire des forces progressistes.  Jean-Guy Giraud  27 - 07 - 2019 ---------------------------------------------------------------------------------------- (1) https://www.lesamisdutraitedelisbonne.com/post/l-élection-de-la-présidente-de-la-commission-éviter-la-confusion (2) voir l’excellente note de la Fondation Robert Schuman : https://www.robert-schuman.eu/fr/doc/questions-d-europe/qe-525-fr.pdf

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