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L'UE ET LA CORRUPTION



L'ONG Transparency International (TI) vient de publier son rapport 2020 sur l’état de la corruption à l’échelle internationale (“Corruption Perception Index”) (1).


Cet index est largement reconnu comme un indicateur fiable (en fait le seul disponible) - et le classement qu’il établit annuellement fait autorité tant auprès des Etats et Organisations Gouvernementales (dont l’UE) que dans la presse et l’opinion.


Nous avions ici commenté le rapport 2019 dans une note intitulée “Corruption, démocratie et populisme dans les Etats membres de l’UE” (1).


La situation dégradée dans les “nouveaux" Etats membres

Malheureusement, comme le note TI, peu de progrès ont été accomplis dans les Etats membres de l’Union et en particulier dans la plupart de ceux issus de l’élargissement de 2004/2006 :

  • 5 de ces Etats figurent en bas de classement (40 ème rang) : SLOV/CROA/ROUM/HONG/BULG,

  • 5 autres se placent juste au dessus (50 ème rang) : CHYP/LETT/POLO/TCHE/MALT … en compagnie de l’Italie et la Grèce,

  • les mieux classés sont : ESTO/SLOV/LITU qui rejoignent les rangs de la France ou de l’Espagne (60 ème et 70 ème rang).

Les plus fortes détériorations sont constatées en HONG/POL/MALT. Le rapport de TI donne quelques exemples de cas les plus flagrants de corruption dans ces trois Etats.


À noter que les Etats des Balkans candidats à l’adhésion (SERB/KOSO/ALBA/BOSN/MONT/MACE) se regroupent tout en fin de classement (30 ème rang).


Quelques champions et une moyenne honorable

Pour leur part, les trois Etats scandinaves (DK/FINL/SUED) caracolent toujours en tête de ce peloton mondial (80 ème rang) - suivis de près par ALLE/NEDE/AUTR/BELG/IRL/ …


Dans le chapitre réservé à l’UE, TI relève que celle ci demeure tout de même “la région la plus performante du monde” essentiellement grâce à aux résultats obtenus par ses trois membres scandinaves.


Sont également relevés les améliorations enregistrées sur longue période (depuis 2012) par quatre Etats membres : GREC/ESTO/ITAL/AUTR .


En résumé et en conclusion ...

Tout en relevant le bon score moyen de l’UE sur le plan international, le rapport résume ainsi la situation :


"for a region that prides itself on some of the most robust integrity systems in the world, the patchwork of partially overlapping national and EU-level integrity systems presents its own problems and still has a long way to go to tackle corruption effectively.”


En conclusion, on ne peut que reprendre deux remarques déjà faites précédemment :

  • les différents moyens de prévention et de sanction de la "corruption du secteur public” dans l’UE relèvent principalement de la compétence des autorités nationales. L'UE ne dispose que de quelques moyens d’action indirects, par exemple à travers les outils de protection des finances publiques européennes, la politique de concurrence ou la protection des lanceurs d’alerte,

  • cette situation de corruption endémique dans toute une partie de l’Union nuit fortement à son image dans l’opinion, régulièrement informée de “scandales" répétitifs perpétrés le plus souvent en toute impunité et fréquemment au détriment des deniers publics européens.


Jean-Guy GIraud 29 - 01 2021

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