On peut d’ores et déjà se faire une idée relativement précise de la composition de la liste des 26 candidats commissaires qui sera présentée au Conseil et à la Présidente-nommée (Mme von der Leyen - ALLEMAGNE) de la Commission (1).
Le Vice Président - Haut représentant (M. Josep Borrell - ESPAGNE) a déjà été pré-nommé par le Conseil européen.
Sur les 25 autres candidats, une douzaine seront probablement issus du collège sortant, assurant ainsi une précieuse continuité.
Sur la deuxième douzaine restante, un rapide examen montre que quatre d’entre eux disposent d’une certaine expérience/aptitude en matière d’affaires européennes :
le grec M. Schinas, haut fonctionnaire en poste à la Commission,
le luxembourgeois M. Schmit, diplomate et ancien Représentant permanent,
le slovène M. Lenarcic, diplomate et ancien Secrétaire d'État aux affaires européennes,
le hongrois M. Trocsanyi, universitaire et ancien ministre de la justice.
Quatre autres (de genre féminin) ont une expérience politique limitée à la sphère nationale: Malte, Chypre, Estonie et Finlande;
Enfin quatre candidats ne semblent pas encore avoir été désignés : Portugal, France, Italie et Pologne.
Les deux cas de l’Italie et de la Pologne sont susceptibles de causer problème, les deux gouvernements pouvant éventuellement désigner des candidats difficilement acceptables par la Présidente-nommée et/ou le Parlement.
Pour la France, le choix du Gouvernement ne semble pas encore arrêté. Il pourrait s’agir soit d’une personnalité expérimentée (M. Barnier ou Mme Goulard) - soit d’une personne de moindre expérience européenne ou politique (probablement de genre féminin).
Au total, et en dépit de certaines appréhensions (2), cette possible composition de la nouvelle Commission pourrait s’avérer plutôt positive - notamment du point de vue de la familiarité de la plupart des candidats (les douze sortants, plus au moins quatre des nouveaux) avec les affaires et les Institutions européennes. Les choix pendants et stratégiques de l’Italie, de la Pologne et de la France viendront compléter, sans doute de façon contrastée, cette composition.
Il semble que le respect des trois critères posés par le traité (expérience, engagement, indépendance) puisse donc être très largement assuré. Sur cette base, la Présidente-nommée pourra sans doute procéder à une répartition aussi cohérente que possible des postes (Vice-Présidences) et des responsabilités (portefeuilles) de chacun des candidats - sous la surveillance attentive des Gouvernements et le contrôle final du Parlement.
Il est hautement souhaitable que l’ensemble de l’exercice soit mené à bien dans le délai prévu (avant le 1er novembre 2019) afin d’assurer un bon démarrage de l’Institution. Celle-ci sera en effet confrontée, dès les premiers jours, à toute une série de problèmes et dossiers difficiles et urgents dans le traitement desquels elle devra démontrer - collectivement - son unité et son harmonie internes, son indépendance vis à vis des Gouvernements et des deux autres Institutions politiques (Conseil et Parlement) et sa vision progressiste du projet européen.
Jean-Guy Giraud 15 - 08 - 2019
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