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FERMER LES ENTREPRISES OCCIDENTALES EN RUSSIE ?



Le Conseil européen se réunit à nouveau les 24/25 Mars 2022.


En tête de son ordre du jour figure “l’agression militaire de la Russie contre l’Ukraine” - et le Président des Etats-Unis Jo Biden y participera.


L’état des négociations avec la Russie, la situation humanitaire et militaire sur le terrain, les conséquences économiques internationales du conflit seront sans doute abordées;


Mais il est un point qui pourrait aussi faire l’objet de discussions tant entre les dirigeants européens qu’avec le Président américain : celui de la poursuite des activités des entreprises européennes et américaines en territoire russe.


Au vu de l’ampleur croissante du nombre de victimes civiles et militaires et de la détermination de la Russie à poursuivre par tous moyens son agression jusqu’à envahir et littéralement prendre possession de l’ensemble du territoire ukrainien, il parait inconcevable que les relations commerciales et économiques avec la Russie puissent se poursuivre quasi-normalement.


En particulier, la question de la suspension des activités des sociétés occidentales implantées sur territoire russe va se poser. Plusieurs d’entre elles ont déjà pris la décision de fermer provisoirement leurs établissements commerciaux ou industriels. D’autres ont pris des mesures partielles en stoppant tous nouveaux investissements et en ne maintenant que des activités de maintenance ou de préservation de leurs installations. Une minorité de grosses sociétés - fortement investies sur place - se refusent toujours à prendre des mesures de ce type. Elles invoquent les considérables et durables risques financiers, commerciaux et même politiques qu’impliqueraient une suspension ou même une limitation de leurs activités.


S’il apparaissait que, compte tenu de l’aggravation du conflit, il est devenu nécessaire d’isoler économiquement la Russie au moins jusqu’à l’obtention d’un hypothétique cessez-le-feu, cette question ne pourrait plus éludée. Et elle devrait être abordée de façon collective et coordonnée par l’Europe et les Etats-Unis afin d’obtenir un effet dissuasif maximal.


En pratique, il ne s’agirait pas d’une consigne formelle donnée aux entreprises concernées par les gouvernements - mais plutôt d’une invitation pressante, formulée au plus haut niveau politique et éventuellement assortie de mesures financières d’incitation, négatives ou positives selon la réaction des sociétés concernées. En Europe, un dispositif budgétaire d’accompagnement pourrait rapidement être mis sur pied.


L’affaire est certes délicate au vu des intérêts en jeu, de la diversité des situations selon les entreprises et les pays, du principe de la liberté d’entreprise, etc … Mais, face à une situation sans précédent depuis le deuxième guerre mondiale, on comprend que des mesures à caractère exceptionnel soient envisagées.


La France serait particulièrement concernée par une telle décision (1). Ses 1200 entreprises présentes en Russie y constituent, selon certaines estimations, le plus gros employeur privé étranger avec environ 160.000 salariés. En l’absence apparente de consignes gouvernementales, ces entreprises ont réagi de façons diverses en fonction de leurs intérêts immédiats ou à moyen terme. En particulier, les grands groupes de taille internationale (agroalimentaire, distribution, automobile, énergie) n’ont pas, pour l’instant, suspendu leurs activités sur place. Tout en étant très compréhensible, cette attitude adresse toutefois au pouvoir - et à la population - russes un message ambigu.


Pour toutes ces raisons il parait nécessaire que les pouvoirs politiques occidentaux adoptent une position commune sur cette forme de boycott économique - prenant en compte à la fois ses conséquences économiques et diplomatiques.


Jean-Guy Giraud 21 - 03 2022

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