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"APRÈS WASHINGTON, IL FAUT OCCUPER BRUXELLES"  (VICTOR ORBAN)

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    giraudjeanbaptiste0
  • il y a 12 minutes
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L’échec - même de justesse - du candidat pro-européen et « libéral » à l’élection présidentielle en Pologne ce 1er Juin 2025 au profit du candidat conservateur illustre, une fois de plus, la montée dans l’opinion de plusieurs États membres de l’UE d'un courant de pensée rétif - voire explicitement opposé - à des évolutions politiques politiques, économiques et sociétales en cours en Europe.  

 

Dans un discours prononcé à Budapest le 27 Mai 2025 lors de la réunion de la « Conservative Political Action Conference » (CPAC) (1) réunissant de nombreux responsables européens d’extrême droite - le Premier Ministre Victor Orban a lancé un appel à la mobilisation en faveur d’ un « projet patriotique pour l’Europe » remplaçant le « projet libéral »qui prédominerait actuellement dans l’Union Européenne.  

 

En référence constante avec l’exemple de l’Amérique trumpienne, cet appel pourrait être résumé à ce mot d’ordre «  Après Washington, il faut occuper Bruxelles »

 

La revue « Grand Continent » a publié le texte intégral de ce discours assorti de commentaires (2)

 

Il peut être utile de retracer ici les grandes lignes d’un texte censé résumer les griefs et le programme d’un courant politique qui prend de l’ampleur dans certains États membres de l’UE - même si l’idéologie qui les sous-tend demeure assez imprécise et si les situations politiques dans les États concernés sont assez variables. 



Quelles critiques et quel programme ?  

Au fil du discours - qui reprend successivement les cas de chacun de ces États - on peut distinguer les principaux points suivants :

 

  • les partis d’extrême droite font l’objet d’une répression systématique de la part des autorités en place

  • l’immigration est hors de contrôle, menace la civilisation chrétienne et est un facteur d’insécurité

  • la guerre, entretenue par le pouvoir (national et européen) favorise la centralisation et la dette 

  • le libéralisme financier (d’origine américaine) appauvrit les masses

  • le Wokisme et le Green Deal envahissent et déstabilisent les sociétés

  • l’«État profond » soutient le projet libéral

  • la souveraineté des États est mise en cause.

 

En conséquence, le programme politique (ébauché) est concentré sur quatre mots d’ordre : rétablir la paix - défendre la souveraineté - protéger la liberté politique et d’opinion - lutter contre l’immigration.  

Plus largement, il s’agit de restaurer l’héritage et les valeurs occidentales (notamment sur le plan de la religion) et de lutter contre le programme des progressistes et des libéraux. En somme un « renouveau conservateur » (!).


 

Remarques  

Au total, ce discours semble être surtout un appel groupé à la mobilisation politique et électorale des partis représentés - s’appuyant sur la récente poussée de l’extrême droite dans plusieurs États européens. À cet égard, il faut relever la violente critique adressée au parti populaire européen à travers la personne de son leader Manfred Weber. Si l’accent est mis sur la résistance à la répression subie par les partis conservateurs et patriotiques, leur prise de pouvoir doit suivre la voie démocratique cad électorale (3)

 

À noter que ne sont pas remis en cause le principe même d’alliance des États Européens ni l’appartenance à l’UE. Il s’agit plutôt d’un changement d’orientation en faveur du patriotisme et des valeurs traditionnelles (parmi lesquelles la religion chrétienne occupe une place toute particulière) - un renversement démocratique permettant la réalisation du « rêve d’une Union d’États souverains ». 

 

La référence omniprésente à l’exemple américain est frappante : le combat mené et gagné par le Président Trump est affiché comme une preuve de la possibilité d’un grand comback conservateur. De fait, la rencontre de Budapest a été soutenue par des organisations conservatrices américaines, un message personnel du Président Trump y a été lu et un document officiel (étonnant) du State Department sur le thème de la révolution conservatrice l’a précédée de quelques jours …(4). Ce qui fait dire à la revue « Grand Continent » que le projet d’une Union conservatrice «  dépend de plus en plus du bon vouloir de Washington ».

 

Quoiqu’il en soit de cette alliance improbable et de circonstance, ces développements politiques devraient inciter l’UE dépasser les blocages actuels (5) qui freinent son action et ses réformes. Blocages susceptibles de favoriser les mouvements conservateurs désireux d’en modifier fondamentalement la nature et le cours.   

 

 JGG - 03/06/2025


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(3) L'élection présidentielle en Pologne (2ème tour) a eu lieu le 1 Juin 2025 (soit 5 jours après la réunion de Budapest) et les prochaines élections législatives en Hongrie sont prévues en Avril 2026.  

 
 
 

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