VERS UNE RÉDUCTION DE L'APPAREIL DIPLOMATIQUE DE L'UE ?
- giraudjeanbaptiste0
- il y a 2 jours
- 3 min de lecture

La Commission envisagerait une réduction de l’outil diplomatique de l’UE (le SEAE) et notamment de son réseau de délégations à l’étranger.
Ce projet est notamment détaillé dans cet article de presse.
"Top EU diplomat Kaja Kallas presented the plan for shaking up the European External Action Service, or EEAS, to top European Commission officials last Wednesday. She’s received their green light to go ahead with the overhaul, which will be carried over the next two years »
"The EU’s diplomatic branch is poised to downsize some 10 foreign delegations and cut an estimated 100 local staffers amid budget cuts and a broader reshuffle »
« While the EEAS does not plan to officially close any of its 144 foreign delegations, around 10 will be stripped down to core staff such as an ambassador and one or two aides, with local staffers phased out
« Reducing a delegation to core staff who would work from home rather than from an EU office equates to shuttering those delegations »
« Budget cuts in the EU reflect limited appetite among member countries to increase contributions to the Brussels-based institutions, as well as a desire to free up resources for defense-related projects »
Le "Service Européen d’Action Extérieure » (SEAE - EEAS) a été créé pour soutenir et développer les multiples tâches de toutes natures (diplomatique, économique, humanitaire, …) confiées à l’UE par les Institutions à l’échelle mondiale.
Ce « Service » (en fait ce quasi-Ministère Européen des Affaires Étrangères) s’appuie sur près de 150 « délégations » (en fait ambassades) constituant un des plus grands réseaux diplomatiques internationaux. Ces délégations sont au service non seulement des Institutions (Commission/Conseil) mais aussi des nombreux États membres non représentés dans certains des pays tiers concernés.
Les activités des délégations sont prioritairement orientées vers la gestion des relations entre Bruxelles et chacun des États tiers mais elles jouent aussi un rôle précieux dans la coopération et la coordination sur place des services diplomatiques des États membres.
À l’heure où l’action extérieure de l’UE connaît - notamment du fait de la globalisation - une expansion considérable de ses actions et de ses responsabilités, il est paradoxal de planifier une réduction même marginale de son appareil diplomatique déjà sous-dimensionné par rapport à celui des principaux États membres.
Des sources intérieures à la Commission (gestionnaire du SEAE) indiquent que cette initiative inopportune s’inscrirait dans le cadre plus large d’une centralisation (certains disent une reprise en mains) du pouvoir politico-administratif autour de la présidence de la Commission et de son Secrétariat Général.
Quoiqu’il en soit du bien fondé de cette ré-organisation interne, son application automatique au SEAE ne semble pas avoir été correctement évaluée. À vrai dire, de forts arguments géo-politiques plaideraient plutôt en faveur de son renforcement. Il n’est pas certain que la nouvelle Haute Représentante - à la tête du SEAE - ait eu le temps et l’expérience suffisants pour apprécier elle même correctement la situation tant à Bruxelles qu’au sein du réseau dont elle a la charge.
S’il se confirme, ce plan de « downsizing » du SEAE devra encore être traduit en termes budgétaires (budget 2026 et prochain cadre financier pluri-annuel). À ce stade, il devra être débattu au sein du Parlement européen co-autorité budgétaire. Lors de ce débat, la place et le rôle de l’UE dans le monde devront être évoqués. Dans ce contexte, on voit mal comment l’affaiblissement du SEAE pourra être justifié.
Giraud Jean-Guy
20 - 05 - 2025
____________________________________________
Voir aussi :
Comments