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PARTENARIAT ORIENTAL : FRAUDES À GRANDE ÉCHELLE



Lors d’une réunion officielle de l’ “Association Exchange Forum” (1) à Kiev le 14/11/19, le représentant du Service Européen d’action extérieure (SEAE) a - fait rarissime - ouvertement relevé et critiqué des faits de corruption et de fraude à grande échelle survenus dans certains États membres du Partenariat Oriental (2) qui lie ces États à l’UE.


Il a cité au moins deux cas emblématiques de détournements de fonds de plusieurs oligarques d’Ukraine et de Bielorussie au détriment du système bancaire national. Ces détournements se chiffrent en milliards d’Euros et n'ont jusqu’ici fait l’objet d’aucune sanction judiciaire par les autorités locales. Alors même que l’UE fournit une aide financière considérable à ces pays, notamment pour … la réforme de leur système judiciaire.


Le représentant du SEAE a notamment déclaré :


Where are the people who stole $5.6 billion from PrivatBank in Ukraine? Are they in jail, are they prosecuted? No.”


Il a prévenu des conséquences de cette impunité sur l’opinion publique européenne:


“More and more, of course, politicians or citizens will say, well, why should I pay, why should I support Ukraine or other countries if they themselves not prosecute when money is stolen from them, their own state? Why should I compensate? And that’s a fair question.”


Avant de reconnaitre l’incapacité de l’UE à restaurer l’état de droit dans ces pays:


“At the end of the day, we do not vote, we do not appoint officials, we do not appoint the judges,” said the EU official, pointing to the fact that partnership with the EU cannot substitute for good governance”.


(Cette déclaration a été reprise par le site d’Euractiv (3) mais ne figure pas sur ceux de l’Association Exchange Forum, du SEAE ou de la délégation de l’UE en Ukraine.)


Ces phénomènes de fraude et de corruption sont hélas fréquents dans les pays concernés (ainsi que dans certains États membres) - mais ils sont rarement dénoncés de façon aussi directe.


Qui plus est, les rapports officiels de la Commission sur la situation de l’état de droit dans ces pays se limitent souvent à vérifier l’existence d’une législation appropriée sans examiner l’application effective de celle-ci.


Ce cas particulier renforce la position de certains Gouvernements de l’UE - dont la France - qui préconisent une approche plus réaliste et plus exigeante de l’Europe dans ses relations avec ces pays - notamment lorsqu’ils sont candidats à l’adhésion. 



Jean-Guy Giraud  19 - 11 - 2019 

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