top of page
Rechercher

CONTRÔLE DES FONDS EUROPÉENS : LE DÉNI DE LA COMMISSION 

  • Photo du rédacteur: giraudjeanbaptiste0
    giraudjeanbaptiste0
  • il y a 3 jours
  • 2 min de lecture

 

La Commission s’apprête à rendre publique sa proposition relative au prochain cadre financier (budgétaire) pour la période septennale 2028/2034.  

 

Cette proposition devrait en principe être accompagnée de mesures visant à renforcer la stratégie anti-fraude visant à limiter l’utilisation irrégulière des fonds européens qui coûterait chaque année plusieurs centaines de millions d’euros à l’UE.

 

Toutefois, il semblerait que la Commission n’ait pas l’intention de proposer de mesures véritablement nouvelles dans ce domaine - hormis peut-être une meilleure coordination entre les différents organes de contrôle a posteriori : l’OLAF, le Parquet européen, Europol, - ainsi qu’une plus étroite concertation avec la Cour des Comptes européenne.(1) 

 

Surtout, il apparait peu probable que la Commission décide enfin de s’attaquer à la source même du problème de la fraude : l’absence de suivi et de contrôle en continu de l’utilisation des crédits européens - depuis leur versement aux organes nationaux jusqu’à leur attribution et leur utilisation par les destinataires finaux.

 

On peut même craindre que certaines propositions de la Commission visant à globaliser les dotations des fonds structurels (agricole, régional, social) ne rendent matériellement impossible tout suivi - voire même tout contrôle a posteriori.

 

Pourquoi une telle réticence - voir un tel déni - face à une situation qui mine à la fois l’efficacité de l’action de l’UE et sa réputation dans l’opinion publique ? Les raisons plus ou moins ouvertement alléguées seraient les suivantes :

 

  • difficultés matérielles du suivi depuis Bruxelles d’une multitude de filières budgétaires nationales et régionales : en fait, l’utilisation contraignante de systèmes informatisés uniformes de gestion (« big data » ) est en mesure de régler progressivement cette question,

  • effectifs insuffisants de la Commission pour assurer un suivi en continu : cette fonction devrait être considérée comme prioritaire et serait facilitée par un traitement informatisé,

  • bases juridiques insuffisantes pour légitimer cette fonction tant dans le règlement financier que dans les textes de base régissant les fonds européens : il n’est pas certain que la simple mise en place d’un système de suivi et de surveillance des fonds nécessite l’accord du Conseil - en toute hypothèse pas un accord unanime.

 

En fait, deux raisons de fond semblent pré-dominantes :

 

  • réticence de la Commission à se charger d’une lourde et peu gratifiante charge de contrôle : responsable de l' « exécution du budget », elle estime que sa fonction se limite à répartir et distribuer les fonds et que la charge du contrôle (a posteriori) revient aux États eux mêmes ou aux organes européens dédiés, 

  • réticence des États membres (et de leurs organes de gestion) envers toute forme de contrôle externe qui, au surplus, les obligerait à mettre en place des systèmes informatisés transparents - alors même que les fonds « européens » sont très largement financés par des contributions budgétaires nationales. 

 

La problématique de la lutte anti fraude et d’un contrôle global et modernisé de l’utilisation des fonds européens a fait l’objet de plusieurs notes sur ce blog - notamment dans la série


 

Jean-Guy Giraud

14 - 07 - 2025

 ______________________________



 
 
 

Comments


©2018 by Ventotene. Proudly created with Wix.com

bottom of page