La présidence semestrielle allemande du Conseil s’est achevée le 31 décembre 2020. Le bilan exceptionnel de la Présidence allemande Son bilan est exceptionnel - tant par l’importance que par le nombre des dossiers qu’elle a menés à bonne fin dans un contexte particulièrement difficile. Si une partie du mérite en revient légitimement à la Commission et au Parlement, le travail méthodique et l’expertise de la “machine” diplomatique allemande ont fait merveille. Pour se faire une idée de ce bilan, il convient de consulter le document mis en ligne par la Représentation permanente. Document qui ne reprend que les têtes de chapitre des multiples textes concernés - depuis les plus emblématiques comme le Cadre Financier, le Plan de relance, l’accord sur le climat, l’état de droit - jusqu’au grand nombre d’accords, règlements et directives relatifs à la souveraineté numérique, à la législation bancaire et financière, aux relations internationales, etc … Le mérite personnel de Madame Merkel Mais il faut surtout souligner, à cette occasion, le rôle personnel joué par la Chancelière Madame Angela Merkel dont l’engagement, la détermination et l’expérience sont pour beaucoup dans ce remarquable bilan. Si sa complicité avec la Présidente de la Commission et le Président français ont facilité son action, ses qualités personnelles ont été déterminantes - d’autant plus que, selon le modèle démocratique allemand, elle a dû - en parallèle - associer et convaincre le Bundestag à chacune des étapes. Au total - et malgré la crise sans précédent causée par la pandémie - l’Union sort renforcée tant de la présidence semestrielle que des quelques quinze années de co-leadership européen de Madame Merkel. Du fait de la stabilité - unique en Europe - du modèle politique allemand, Mme Merkel a collaboré successivement avec 3 Présidents de la Commission, 4 Présidents de la République française et un grand nombre de chefs de gouvernements européens. D’une certaine façon, elle a ainsi assuré la stabilité et la continuité de la construction européenne. Sa prudence - et même parfois ses hésitations - ont pu lui être reprochées sur certains dossiers comme ceux de l’union budgétaire, fiscale ou financière. Mais, confrontée à la réalité des faits, elle a su modifier et adapter la position allemande pour permettre à l’Europe de franchir de nouveaux et redoutables obstacles. Au revoir, Madame Merkel ? Nous saurons, en septembre prochain, qui succèdera à la Chancellerie à Madame Merkel - et donc dans quelle mesure son héritage sera assumé par le nouveau gouvernement. Fort heureusement, la résilience du système constitutionnel et politique allemand devrait permettre une transition sereine et une certaine continuité dans la politique européenne de la première puissance économique de l’UE. D’ici septembre 2021, Madame Merkel pourra encore oeuvrer pour l’Europe dont la situation de crise sanitaire et économique demeurera préoccupante. À l’issue de son mandat, elle sera âgée de 67 ans - c’est à dire toujours en situation d’exercer de nouvelles fonctions au service de son pays et/ou de l’UE. Au revoir, Madame Merkel ? Jean-Guy Giraud 02 - 01 - 2021
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