L’hypothèse du deuxième referendum
Bien que la situation demeure assez confuse à Londres (voir ci-dessous), deux éléments nouveaux sont intervenus le 27 mars qui pourraient renforcer l’éventualité d’une remise en cause du Brexit :
- parmi les huit propositions “indicatives” mises aux voix et rejetées par les Communes, celle visant à l’organisation d’un deuxième referendum a recueilli le plus de voix,
- le Président du Conseil européen, Donald Tusk, a une fois de plus invité le Gouvernement et le Parlement britanniques à tenir compte de la croissante opposition de l’opinion au Brexit telle qu’exprimée par les manifestations et pétitions de plusieurs millions de citoyens britanniques. Il a également invité le Conseil et le Parlement européens à se montrer ouverts à "une nouvelle stratégie” du RU.
“Spectacular display of indecision”
Telle est la réaction de la presse britannique après que la Chambre des Communes ait non seulement rejeté (à deux reprises) le Deal de sortie de l’UE - mais aussi pas moins de … huit autres propositions alternatives au Deal.
Le Deal pourrait être remis au voix une dernière fois Lundi … 1er Avril (!) - si le Speaker autorisait cette troisième tentative.
Si ce vote échouait à nouveau, le Deal serait - pour les deux parties - considéré comme “gelé”.
Le RU se trouverait alors dans la deuxième hypothèse envisagée par le Conseil Européen : celle de demander un “report long” destiné à la préparation d'une nouvelle solution (ou “marche à suivre”) qui devrait être proposée avant le 12 Avril.
S’il l’acceptait (à l’unanimité), le "report long" (de six mois à un an) pourrait s’ouvrir lors duquel le RU pourrait mettre en oeuvre cette “marche à suivre” : en pratique, il s’agirait sans doute de re-consulter l’électorat sur le Brexit au moyen d’élections parlementaires et/ou d’un second referendum.
D’autre part, l’ouverture de ce nouveau report impliquerait que le RU participe aux élections européennes des 23/26 Mai 2019.
Jean-Guy Giraud 28 - 03 - 2019