Un des reproches plus ou moins clairement exprimés par le mouvement des Gilets Jaunes est l’excessive concentration et centralisation du pouvoir autour de la Présidence de la République.
Si le phénomène n’est certes pas nouveau, il semble s’être considérablement renforcé sous l’actuel Président.
Un bon exemple est donné dans la gestion des affaires européennes. Celle-ci semble être plus que jamais “réservée” au cabinet présidentiel, en ligne directe et exclusive avec la Représentation permanente de Bruxelles.
De nombreux députés européens français se sont en particulier plaints de l’absence de contacts tant avec l’Elysée qu’avec la Représentation, comme le relève justement et précisément une note du site "Bruxelles B2” du 19/02/19 : https://club.bruxelles2.eu/2019/02/les-eurodeputes-francais-les-mal-aimes-du-gouvernement-macron/
Ce sentiment est corroboré par divers témoignages selon lesquels "ni le RP ni l’actuelle SGAE n’ont pris la peine de prendre contact avec les députés français (au moins ceux qui comptent ) au moment de leur prise de fonction. C’est une (triste) première dans l’histoire du Parlement. Au contraire, Sellal et Philippe Étienne étaient à l’écoute permanente”.
De même, le choix - tardif - de la tête de liste et des candidats (en position utile) du parti "La République en Marche” pour les élections européennes semble “réservé” au cabinet présidentiel sans que l’on sache quels critères (compétence, engagement, disponibilité,... ?) seront appliqués à ce choix.
Pareillement, le choix à venir du candidat français au poste de Commissaire risque de prendre la forme d’un oukase présidentiel de dernière minute excluant toute consultation préalable.
Si l’engagement européen du Président Macron - sans précédent à l’exception de François Mitterand - est incontestable et méritoire, il est dommage que n’y soient pas d’avantage associés d’autres relais de pouvoir, d’influence et d’opinion susceptibles d’en accroitre les effets et la légitimité.
Jean-Guy Giraud 21 - 02 - 2019