Parmi les nombreux dommages potentiels du Brexit dans le secteur du transport aérien (1) figurent ceux qui seraient infligés (des deux côtés de la Manche) aux constructeurs d’appareils aéronautiques.
Le cas d’Airbus est à cet égard emblématique.
Dans une étude intitulée “Brexit - Risk Assessment”, cette société détaille les risques que comporterait pour elle tant un No deal qu’un accord même assorti d’une période de transition.
Un No deal remettrait tout simplement en cause la poursuite des activités d’Airbus au RU et handicaperait fortement l’ensemble de son projet industriel. Le dommage principal serait infligé au RU où Airbus emploie 14.000 personnes et 4.000 sous traitants sur 25 sites de production.
Un Orderly Brexit poserait lui aussi de difficiles problèmes dont la solution éventuelle exigerait une période de transition significativement plus longue que celle prévue (Dec. 2020) et entrainerait de lourds coûts supplémentaires permanents.
Il est donc probable que, confrontés à une telle situation (qui se répète dans nombre d’autres secteurs industriels cf. secteur pharmaceutique), les négociateurs du Brexit devront envisager une clause de statu quo plus ou moins durable.
Mais, selon les industriels concernés des deux côtés, il semble que les autorités politiques britanniques n’aient pas encore voulu/pu affronter ces questions auxquelles ils n’ont évidemment pas de réponse plausible.
Comment reprendre ses oeufs lorsque l’omelette est faite ? Tel est le dilemme fondamental du Brexit.
Jean-Guy Giraud 27 - 10 - 2018
(1) voir : https://www.lesamisdutraitedelisbonne.com/post-unique/2018/10/26/BREXIT-IL-FAUT-QUE-TOUT-CHANGE-…