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BREXIT : VERS UN GIGA-MARCHÉ FINANCIER TRANSATLANTIQUE ?



Dans une précédente note sur le Brexit, nous attirions l’attention sur la question stratégique de la libre circulation (ou prestation) des services financiers entre l’UE et le RU.

On sait que le RU souhaiterait continuer à profiter du régime actuel du libre accès (le “passeport financier") au marché européen - alors que l’UE s’en tient au système appliqué aux pays tiers, cad celui d’”équivalences” (totales ou partielles) négociées par secteurs d’activités financières.

On sait aussi la pré-éminence internationale des établissements financiers britanniques - confirmée par le premier rang mondial de la place de Londres.(1)

On sait enfin les liens étroits qu’entretiennent ces établissements avec leurs homologues américains.

À cet égard, un récent rapport (2) de think tanks anglo-américains (coordonné par un député conservateur britannique) préconise précisément une sorte de “passeport financier” entre le RU et les USA :

"It is proposed that mutual recognition exist across all financial sectors (including banking, investment banking, dealing, broking, fund management, custody, derivatives dealing, clearing, financial infrastructure, and, where possible insurance and reinsurance) from day one.

Given the experiences after the 2007–2008 financial crisis, we believe the two regimes are generally already synchronized and seek to achieve the same outcomes.”

En clair, la combinaison des “passeports" UE/RU et RU/USA aboutirait à créer une sorte de gigantesque marché transatlantique dans lequel les établissements européens continentaux se trouveraient “nanisés” (“dwarfed”).

Plus gravement encore, l’influence de la réglementation financière anglo-saxonne sur le marché européen deviendrait quasi-dominante avec toutes les conséquences prévisibles sur la sécurité de ce marché.

Le rapport en question fait imprudemment allusion à "l’expérience de la crise de 2008”… principalement causée par la perméabilité entre le marché américain, à l’origine de la crise, et le marché européen.

Les réformes entreprises par l’administration Trump laissent d’ailleurs prévoir une libéralisation accrue de la législation bancaire américaine que l’UE serait bien imprudente d’importer.

Ainsi, les cartes sont clairement sur la table. M. Barnier est averti. Il serait temps que les négociations (probablement en cours) sur cette question soient rendues plus transparentes. La monnaie et la finance sont à la base même de l’économie. L’UE doit en garder le contrôle sur son territoire.

Surtout à l’heure où les prémisses d’une nouvelle crise financière majeure sont annoncées tous azimuts.

Jean-Guy Giraud 19 - 09 - 2018

(1) les premières places financières de l’UE se placent 18ème (Luxembourg) - 23ème (Frankfort) et … 29ème position (Paris).


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