"L'Assemblée générale adopte à une écrasante majorité une résolution exigeant la fin de l'occupation de la Palestine par Israël"
Le 18 Septembre 2024, l’Assemblée générale des Nations Unies a adopté une résolution exigeant qu'Israël « mette fin sans délai à sa présence illégale dans le territoire palestinien occupé, et ce dans un délai de 12 mois » (1)
Cette résolution est basée sur un avis de la Cour Internationale de Justice dont elle reprend les principales conclusions. Elle revêt donc une double autorité à la fois politique et juridique. Ses termes sont sans ambiguïté.
Elle a été adoptée à une forte majorité de 124 pays contre 43 - et une abstention de 14 pays.
Une fois de plus, les 27 États membres de l’UE ont divisé leurs votes :
14 en faveur (dont la France et l’Espagne)
11 abstentions (dont l’Allemagne, l’Italie et la Pologne)
2 contre (République tchèque et Hongrie)
Ce scrutin ne fait que reprendre les positions de ces États au sein même du Conseil de l’Union où l’un ou l’autre d’entre eux empêche l’Europe de prendre une position commune sur un conflit majeur à présent étendu à l’ensemble de la région.
Tout ceci montre clairement que l’Union est incapable de jouer un quelconque rôle de médiation ou même d’apaisement dans cette crise qui risque pourtant d’affecter ses intérêts directs - par exemple en cas d’interruption de ses approvisionnements pétroliers.
De même l’Union s’avère ainsi incapable de soutenir l’ordre juridique international tel qu’il résulte de la Charte et des avis de la CIJ.
Au cas où les hostilités entre Israel et l’Iran dégénèreraient en guerre ouverte assortie de menaces d’ordre nucléaire, la situation de l’Union deviendrait proprement intenable tant sur le plan international qu’intérieur.
Même les réactions nationales propres des principales puissances européennes seraient difficiles à concilier puisque les positions de la France et de l’Espagne d’une part et celles de l’Allemagne - Italie- Pologne d’autre part sont divergentes sur la question spécifique de la Palestine comme sur les autres aspects du conflit.
Par comparaison, la position de l’Europe sur l’autre front de crise (le conflit russo-ukrainien) apparait plus consensuelle - mais, là aussi, le veto de l’un ou l’autre gouvernement en place serait susceptible de paralyser toute éventuelle intervention directe sur le terrain (art. 42 et 43 TUE).
Jean-Guy Giraud
04 - 09 - 2024
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