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  • 31 juil.
  • 3 min de lecture
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On sait que - lors de son précédent mandat de Haut Représentant (2019/2024) - Josep Borrell avait à plusieurs reprises publiquement dénoncé l’incapacité du Conseil à réagir face à la double crise humanitaire de Gaza et de la Cisjordanie.


Depuis lors, les interventions des militaires et des colons israéliens se sont poursuivies voire aggravées de sorte que le nombre des victimes n’a cessé de croitre, un état de famine s’est installé, les destructions systématiques se sont poursuivies, les colonisations se sont étendues, l’annexion de ces deux territoires est à présent envisagée…


Et le Conseil hésite encore à prendre la moindre sanction - même sur la base des propositions très marginales de la Haute Représentante. La dernière en date ne concerne même plus la remise en cause de l’accord d’association mais seulement de certains éléments de la participation de l’État d’Israel au programme Horizon. Cette proposition a d’ailleurs été mise entre parenthèses depuis que le débat s’est détourné vers une voie diplomatique : celle de la reconnaissance de l’État palestinien.


C’est dans ce contexte que M. Josep Borrell est à nouveau intervenu publiquement pour dénoncer de façon inhabituellement sévère cette situation dans un entretien accordé à « euobserver » ce 1/8/25 (1). Il déclare notamment : 


  • If this is the only response the European Commission is capable of in the face of what Israel is doing, it’s a joke. A bad joke. And EU member states have not even been able to approve it,”

  • “Is that really all they can think to do, considering what’s happening?"

  • “We were about to sanction Israel, but now that we see they’ve said they’re going to behave, well, we’re not in such a hurry anymore, right?"

  • "But frankly, if all they can come up with is suspending Israel from the Horizon program, it’s sarcasm »


Dans une précédente note (2), nous étions parvenu à la conclusion que, devant la paralysie du Conseil (à présent largement condamnée par l’opinion), une mesure exceptionnelle s’imposait. Le moment est peut-être venu pour la Présidente du Conseil/Vice Présidente de la Commission/Haute Représentante de l’Union de refuser de partager et de cautionner plus avant une telle situation. En quelque sorte de « sauver l’honneur » des Institutions en annonçant son intention de renoncer à poursuivre ses fonctions dans un tel contexte.


Dès lors, la question se pose : confronté à cette situation, M. Josep Borrell aurait-il agi de la sorte ? 



Jean-Guy Giraud

01 08 - 2025

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(2) extrait de cette note du 26/07/2025 :

"Le blocage institutionnel de l’UE - reflétant celui des États membres - est tel que seule une mesure de nature exceptionnelle aurait quelque chance de débloquer la situation. Dans des cas de ce type, c’est parfois une initiative individuelle qui, en désespoir de cause, peut mettre publiquement les autorités devant leur responsabilité et les inciter à réagir. 


En l’occurence, la personnalité la mieux placée pour prendre une telle initiative serait celle qui cumule les fonctions de Présidente du Conseil, de Vice Présidente de la Commission et de Haute Représentante l’Union. Ayant échoué à convaincre ces Institutions des conséquences désastreuses de leur carence - en premier lieu vis à vis des victimes du conflit mais aussi sur le rôle et l’image de l’UE sur la scène internationale - elle pourrait décider de ne plus en partager la responsabilité et de s’en désolidariser. En annonçant donc publiquement son intention de renoncer à poursuivre ses fonctions dans un tel contexte, Mme Kaja Kallas pourrait provoquer le choc nécessaire à une réaction politique des gouvernements en les contraignant à ré-examiner d’urgence le dossier palestinien. Le triple titre que le Traité attribue au Haut Représentant font de lui (ou d’elle) un personnage politique de haut rang qui doit préserver sa liberté d’opinion et de conscience - et donc celle de refuser de conduire et cautionner une politique (ou une absence de politique) injustifiable et, finalement, coupable. Un tel geste serait d’ailleurs probablement accueilli favorablement par une large partie de l’opinion de plus en plus déçue - voire exaspérée - par la paralysie de l’Europe face à un désastre humanitaire qui se déroule quotidiennement sous ses yeux.


Aussi douloureux et révoltant soit-il, le cas particulier et géographiquement limité de la question palestinienne justifie-t-il de prendre le risque de déclencher une crise institutionnelle au sein d’une Union par ailleurs confrontée à des problèmes géo-politiques de grande ampleur ? Il appartient aux dirigeants européens - et en premier lieu à la Haute Représentante - de se déterminer en leur âme et conscience." 


 
 
 

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