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LE PROGRAMME EUROPÉEN INCOMPLET DU PARTI SOCIALISTE FRANÇAIS



Le Parti Socialiste Français a publié sa position et son programme européensFaire basculer l’Europe du néolibéralisme vers le socialisme écologique ») (1) dans la perspective du nouveau quinquennat 2024/2029 qui s’ouvrira avec les élections parlementaires européennes et la nomination d’une nouvelle Commission à l’automne 2024.


Ce texte fait à la fois preuve d’un engagement politique (socialiste) déterminé - comme en témoigne son intitulé - mais aussi d’une grande confiance dans la capacité de l’Union à faire face - mieux que les États membres pris isolément - à toute une série de problèmes nationaux, européens et internationaux.


Ce fort engagement doit être salué de la part d’un des grands courants politiques sur lesquels l’Union doit pouvoir continuer à s’appuyer pour lutter contre les dérives populistes et nationalistes en pleine effervescence dans de nombreux États membres.


Il est ainsi d’autant plus dommage que ce texte s’avère peu réfléchi et peu incisif sur les deux questions qui vont pourtant déterminer l’évolution de l’UE dans ces cinq prochaines années à savoir la nécessité de combiner/concilier le renforcement et l’élargissement .


Le dilemme n’est d’ailleurs pas expressément posé.


On ne trouve, au gré de chapitres très détaillés sur les politiques de l’UE, que des références incidentes sur la nécessité de certaines réformes de base telles que la démocratisation des décisions et la suppression du vote à l’unanimité.


Sur l’élargissement, on trouve même des propositions contestables telles que l’adhésion en bloc des 6+2 candidats « dans un délai raisonnable ». Il est également proposé de procéder à l’adaptation des Institutions et de leurs processus décisionnels en parallèle avec les élargissements et en consultant les Etats candidats.


Il serait utile que, au moins sur ces deux points, la position du Parti socialiste Français tienne mieux compte des expériences passées tant en matière de réformes que d’élargissement.


Sur ces deux points qui font précisément l’objet de débats difficiles tant au Conseil Européen qu’au Parlement, il est important que les partis européistes et modérés perçoivent bien et défendent les intérêts supérieurs de l’Union. Ceux-ci sont clairement identifiés dans une formule simple : « Seule une Europe préalablement renforcée pourra s’élargir aux autres États sans sombrer dans l’indécision et la paralysie ».


Et l’on pourrait ajouter que seule une Europe forte pourra éventuellement mettre en oeuvre le programme ambitieux développé tout au long du programme du Parti socialiste Français.


Jean-Guy Giraud

08 - 10 - 2023

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