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LE DRAPEAU EUROPÉEN AUX JO DE PARIS - suite 2



Finalement, le drapeau européen n’a pas pu faire son apparition aux JO de Tokyo.


On se souvient que le Commissaire Schinias et le Premier Ministre slovène avaient saisi le Président du CIO de cette demande - limitée au port du drapeau par la délégation slovène en même temps que son drapeau national (1).


La réponse négative du CIO était prévisible, ainsi que les objections présentées par celui-ci :


"An IOC spokesperson said that “an Olympic team can only use one flag, one emblem and one anthem adopted by its National Olympic Committee and approved by the IOC Executive Board.”

“For obvious reasons, there are no exceptions allowed, as the IOC would then face numerous requests from numerous institutions who like the European Union, share the values which are at the core of the Olympic Games,” the spokesperson said.” (2)


La proposition de l’UE était certes bien intentionnée mais, semble-t-il, assez précipitée. Elle aurait sans doute nécessité une préparation, des explications et une négociation préalables avec le CIO. De même, elle aurait eu plus de poids si elle avait été présentée officiellement au nom de l’UE par les Président(e)s de la Commission et du Conseil européen au nom des 27 Etats membres.


Partie remise ? Réagissant sur Tweeter, le Commissaire Schinias s’est dit confiant que les règles du CIO pourront être adaptées aux “valeurs” de l’UE et a donné rendez vous à la prochaine étape : Paris 2024 (3).


La présidence française du premier semestre 2022 voudra-t-elle reprendre cette proposition en vue des JO dont elle sera l’organisatrice ? Le Ministre français des Affaires européennes - M. Clément Beaune - a soutenu l’initiative du Commissaire Schinias ce qui semble indiquer une disposition favorable de Paris.


Même s’il ne sera pas aisé de convaincre les organes du CIO, la diplomatie française - si elle est appuyée officiellement par l’UE - peut y parvenir.


Les arguments ne manquent pas, le principal étant que le drapeau européen a un statut spécial par rapport à ceux d’organisations internationales : il est expressément reconnu par une déclaration annexée au Traité, il est habituellement présent au côté du drapeau national dans les édifices publics des EM, il flotte seul devant les ambassades de l’UE dans plus d’une centaine d’Etats tiers, il est présent lors de tous les grands évènements et rencontres auxquels participe l’UE en tant que telle (par exemple aux NU), etc …


Bref, l’affaire est jouable - d’autant que diverses modalités peuvent être envisagées : port du drapeau par la délégation française, par toutes les délégations des 27, par les médaillés européens sur le podium, autour des stades, sur le logo des JO préparé par le pays organisateur, etc …


La vraie question est la suivante : existe-t-il une volonté politique au sein de l’UE pour s’engager sur ce que de doctes esprits qualifieront hâtivement de “gadget” ? Plus profondément, combien d’EM sur les 27 voudront soutenir cette opération ? Le climat politique actuel au sein de l’Union 27 est-il propice à - ou même compatible avec - le symbolisme de cette initiative ? L’opinion publique y serait-elle intéressée voire favorable ?


Une remarque qui n’est ni un argument ni un exemple : lors de la cérémonie qui a suivi l’élection du Président Macron, les symboles européens (notamment l’hymne) ont été mis à l’honneur de façon inattendue et spectaculaire. Le public français, même surpris, a réagi positivement. Il faut parfois oser pour réussir.


“Sortir son drapeau” est une manifestation d’unité, de solidarité et de fierté dont l’Union devrait être capable - notamment sur le plan sportif. Les probables exploits qu’accompliront les athlètes européens à Paris gagneraient à être présentés conjointement - face à ceux que réaliseront les athlètes américains (ou plus modestement … britanniques). L’Europe du sport existe déjà dans bien des domaines : il ne reste qu’à la pavoiser.



Jean-Guy Giraud 24 - 07 2021


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