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GLASGOW : ÉCARTS POLONAIS ET TCHÈQUES



Au sommet de Glasgow - où les principaux dirigeants des organisations internationales et des Etats participant à la COP 26 ont tenté de renforcer le plan climat mondial - deux voix dissidentes “ont perdu une bonne occasion de se taire”.(1)


Il s’agit, sans surprise, des gouvernements en place de deux Etats membres de l’UE - la Pologne et la République Tchèque - qui ont ouvertement exprimé leur désaccord avec la position commune de l’UE présentée par la Présidente de la Commission.


Le Président tchèque - Andrej Babis - a notamment déclaré : "This is not a deal but an ideology," he said of the EU's "dangerous" and "improper" climate policies”.


Quant au Président polonais - Mateusz Morawiecki - il a publiquement fait référence au conflit interne qui l’oppose à l’UE au sujet de l’état de droit : "And speaking the same day, the Polish prime minister, Mateusz Morawiecki, warned EU climate goals could fall victim to its unrelated battles on rule of law” .


De la part de deux Etats membres de l’Union, cette désolidarisation et cette remise en cause frontales d’une position de l’UE sur un sujet aussi grave et dans une telle enceinte mondiale sont particulièrement graves.


Elles constituent une (nouvelle) violation flagrante de la lettre et de l’esprit du Traité qui dispose que “les Etats membres coordonnent leur action au sein des organisations internationales et lors des conférences internationales. Ils défendent dans ces enceintes les positions de l’Union” (art. 34§1 TUE).


Et elles amènent à s’interroger sur l’opportunité pour l’UE de verser à ces Etats les importantes dotations financières (Budget et Plan de relance) destinées à mettre en oeuvre la politique climatique européenne. À tout le moins, ceci devrait inciter la Commission à surveiller étroitement - en permanence, sur pièces et sur place - l’utilisation de ces crédits par ces Etats et à ne pas se satisfaire de contrôles aléatoires et a posteriori.


En fait, on voit mal quelles sont les raisons d’une telle attitude provocatrice sans autre résultat immédiat que de ranger ces Etats - aux yeux de l’opinion internationale - dans le clan des puissances climato-sceptiques telles que la Russie et la Chine. Réactions déplacées d’humeur et de souveraineté nationale de dirigeants aux abois ?


Ces Etats ont, comme la plupart des autres membres de l’Union, des intérêts économiques spécifiques et légitimes à défendre. Ils peuvent le faire efficacement au sein des Institutions de l’UE qui sont en capacité de prendre en compte ces intérêts, ont une grande expérience en la matière et sont mieux à même de les défendre au plan international que les deux Etats concernés.



Jean-Guy Giraud 02 -11- 2021

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