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BORIS JOHNSON SUR LA VOIE DE DONALD TRUMP ?



Dès l’annonce des résultats du referendum du 23 Juin 2016, nous avons ici - à plusieurs reprises - développé la thèse selon laquelle le Brexit serait, depuis l’origine, une vaste manoeuvre politique initiée et conduite par une partie de l’Establishment anglais afin de libérer le RU de toutes attaches contraignantes avec l’UE dans la perspective d’une ‘Global and Glorious Britain” - conçue comme une zone économique franche, libérée autant que possible de contraintes fiscales et sociales, voire environnementales


Une de ces dernières analyses figure ici.


La pente vers le No Deal

L’évolution actuelle des négociations sur le futur Trade Deal (1) semble confirmer que tel est bien l’objectif du Gouvernement conduit par Boris Johnson pour le compte de la frange des conservateurs qui l’ont mis au pouvoir.


En exigeant de l’UE un accord commercial inacceptable pour celle-ci et en lui imposant un délai irréaliste pour sa conclusion (Juin 2020), Boris Johnson semble en effet se diriger tout droit vers une rupture totale des liens préférentiels avec l’Union  (un "WTO Brexit”) - c’est à dire vers un modèle analogue, par exemple, à celui qui gère les relations entre l’UE et les États-Unis (2).


Plus précisément, son intention pourrait être de sortir du cadre de l’article 50 TUE (3) conclu le 20 Janvier 2020 - sans toutefois exclure, à un stade ultérieur, de nouvelles négociations commerciales basées sur les règles de l’OMC.


Une telle situation pourrait donc aussi entrainer la remise en cause par le RU des trois principales dispositions de l’accord de retrait (clauses financières - statut des résidents - frontière irlandaise) - mais aussi de la déclaration politique sur les relations futures (prévoyant notamment un "level playing field” économique entre les deux parties).


Les désordres commerciaux et économiques d’une telle rupture seraient évidemment d’une telle ampleur que les deux parties devraient au moins s’accorder sur une période et des modalités de transition - mais la voie serait ouverte pour une redéfinition ab nihilo des relations entre le RU et “le continent” - et pour un repositionnement complet du Royaume dans les relations internationales tant du point de vue économique que politique.


La voie américaine

Thèse extrémiste - voire fantaisiste ? Peut-être.


Si l’on considère toutefois la rapidité et l’ampleur du propre repositionnement des États-Unis - accompli par Donald Trump sur une ligne comparable - cette hypothèse ne devrait pas être totalement écartée. Après tout, les partisans de la première heure d’un Brexit dur ont souvent évoqué le modèle américain à partir de l’arrivée au pouvoir du nouveau Président en janvier 2017 et ce dernier les a constamment encouragés dans cette voie.


Le largage des amarres européennes du RU et son départ vers le grand large - considérés jusqu’ici comme irréalistes - pourraient fort bien se réaliser selon le scénario annoncé par ses promoteurs.


Tout dépendra, en fait, de la volonté d’un seul homme - Boris Johnson - disposant pour au moins cinq années de toutes les manettes du pouvoir et profitant d’une conjoncture économique interne plutôt favorable. Au surplus un homme assez imprévisible dans ses orientations et réactions.


Une situation qui, là aussi, n’est pas sans ressemblance avec celle des États-Unis.



Jean-Guy Giraud  28 - 02 - 2020

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(1) voir la position officielle de négociation du RU adressée à l’UE le 26 Février 2020 : https://assets.publishing.service.gov.uk/government/uploads/system/uploads/attachment_data/file/868874/The_Future_Relationship_with_the_EU.pdf

(2) On sait que le Président Donald Trump a interrompu durablement les négociations sur le TAFTA (3) c’est à dire du tryptique : accord de retrait - déclaration politique - accord d'association

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