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MARGRETHE VESTAGER, UNE INTRUSE DE RÊVE ?



On sait que, dans le cadre de la procédure dite du "SpitzenKandidat”, la campagne pour les élections européennes de 2019 portera également sur le choix du futur Président de la Commission.

Les partis politiques européens vont être amenés à désigner leurs chefs de file respectifs - lesquels seront très probablement aussi leurs candidats à la Présidence du collège.

Ce choix se fait traditionnellement “in camera”, sous l’influence des délégations nationales les plus puissantes.

Par exemple, le PPE (qui obtiendra sans doute le plus grand nombre d’élus en 2019) semble s’orienter vers la désignation de l’allemand Manfred Weber, actuel Président du groupe au sein du Parlement européen.

Des jeux très ouverts

Mais on sait aussi que les jeux restent très ouverts dans la mesure où :

  • le Conseil européen semble déterminé à conserver toute la marge de manoeuvre que lui accorde le Traité (1),

  • le Conseil choisit en général un de "ses pairs” - cad un ancien chef de Gouvernement - mais sur les 13 anciens Présidents 7 d’entre eux ne l’étaient point,

  • pour “tenir compte des élections européennes”, le Conseil et le Parlement devront sans doute choisir un candidat susceptible de représenter une coalition majoritaire,

  • le rôle que joueront les chefs de Gouvernement euro-sceptiques au sein du Conseil reste imprévisible

  • le jeu complexe des chaises musicales pour les nominations parallèles à plusieurs autres postes européens influera sur le processus,

  • etc ...

Margrethe Vestager, l’intruse ?

Dans ces circonstances incertaines, un(e) candidat(e) outsider pourrait avoir toutes ses chances, surtout si cette nomination faisait - enfin - l’objet d’un débat ouvert et public.

C’est ainsi que le nom de Mme Margrethe Vestager (3)- actuelle membre de la Commission - est de plus en plus évoqué dans la presse et, sans doute, dans les milieux européens eux-mêmes.

Limitons nous ici à énumérer sous forme télégraphique, les arguments en faveur de sa candidature éventuelle :

  • l’engagement européen assumé,

  • la nationalité (danoise) d’un “petit” pays,

  • l’appartenance à un parti politique de type centriste (Lib-Dem)

  • l’âge (50 ans ) et le genre (féminin),

  • l’expérience nationale (ancienne Ministre et chef de parti) et européenne (Commissaire depuis 2014)

  • l’excellente réputation et la relative notoriété dues notamment à son action "contre les trusts”,

  • les qualités humaines indéniables (compétence, indépendance, détermination, ouverture d’esprit, simplicité et … charme).

Il est probable que le Conseil européen ne soit guère sensible à ces différents critères.

Toutefois, ils pourraient jouer en faveur de la candidate en cas de blocage politique - dû par exemple à un résultat incertain des élections qui amènerait le Conseil et le Parlement à se tourner vers un “outsider”.

Sans tomber dans un scénario du type “Borgen”, il est possible d'imaginer que l’excellente image de Mme Vestager suscite - si elle est effectivement "mise en scène” - l’intérêt et la faveur d’une certaine partie de l’opinion, phénomène auquel les gouvernements et les partis politiques européens ne pourraient pas rester complètement insensibles.

Ceci dit, la partie ne fait que commencer et les sondages font état d’une grande volatilité de l’électorat qui s’ajoute à l’imprévisibilité des positions de plusieurs gouvernements (2)

Il est donc toujours permis de rêver (agréablement, en la circonstance).

Jean-Guy Giraud 1 - 09 - 2018

(1) “En tenant compte des élections au Parlement européen (…) le Conseil européen, statuant à la majorité qualifiée propose au Parlement européen un candidat à la fonction de président de la Commission” (art. 17 § 7 TUE)

(2) Voir les différentes combinaisons du vote à la majorité qualifiée au sein du Conseil : https://www.uef.fr/un-calculateur-de-votes-sur-le-site-du-conseil-europeen


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