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PARACHEVER LA COHÉRENCE ET L’HARMONIE OUEST-EUROPÉENNES



A l’heure où, du fait de l’agression russe en Europe, l’UE s’efforce d’accélérer l’adhésion de 9 nouveaux pays sur son flanc Sud-Est et Est, on peut s’interroger sur le cas des pays ouest européens dont l’intégration dans le « camp » occidental (UE et OTAN) demeure incomplète pour des raisons historiques ou factuelles discutables.


Il s’agit d’une dizaine d’Etats de taille moyenne ou réduite (à l’exception du Royaume Uni) qui, à des degrés divers, se distinguent par un statut particulier - statut qui limite leur solidarité avec les deux organisations centrales assurant la cohésion de l’Europe au sens large (1). On peut distinguer trois types de situations :

  1. les pays non membres de l’UE : l’Islande, la Norvège, la Suisse et le Royaume Uni,

  2. les pays ayant un statut de neutralité : l’Autriche, la Finlande, l’Irlande, la Suède et la Suisse,

  3. les pays non membres de l’OTAN : l’Autriche, Chypre, l’Irlande, Malte, la Suède et la Suisse.

Sans prétendre traiter ici, dans le détail, des cas distincts, différents et complexes, on voudrait seulement souligner que l’intégration partielle et/ou différenciée de ces pays dans l’espace de solidarité européen peut apparaitre aujourd’hui obsolète et anachronique - notamment à la lumière des bouleversements causés par le positionnement agressif et anti-occidental de la Russie.


Trois des pays du premier groupe (ISL/NOR/CH) ont une vocation historique, géographique, politique, économique … évidente à adhérer à l’UE. Des négociations et des referendums ont été tentés. Les problèmes sont clairement identifiés et, de fait, aucun obstacle majeur ne s’oppose à leur adhésion. Ils sont déjà liés à l’UE par d’étroits accords sectoriels (cf. l’Espace Économique Européen pour ISL/NOR et l’accord bi-latéral UE/CH). Leur adhésion permettrait de clôturer le rassemblement de toute l’Europe de l’Ouest au sein de l’Union. Le Royaume Uni devra bientôt faire un premier bilan de son retrait qui pourrait le conduire à reconsidérer le Brexit, notamment à la lumière de la nouvelle situation géo-stratégique en Europe.


Le statut de neutralité des cinq pays du deuxième groupe (AUT/FIN/IRL/SUE/CH) résulte d’évènements diplomatiques ou de traditions historiques d’un autre temps. Sauf dans une certaine mesure pour la Suisse, ce statut apparait aujourd’hui décalé, notamment pour les quatre pays membres de l’UE. Le renoncement à ce statut permettrait de clarifier leur engagement dans la politique de défense commune européenne et occidentale.


Les six pays de troisième groupe (AUT/CHY/IRL/MAL/SUE/CH) n’ont pas intégré l’OTAN pour des raisons tout aussi anciennes liées soit à leur neutralité (AUT/IRL/SUE/CH)(2) - soit à des circonstances particulières susceptibles d’évolution et de règlement (CHY/MAL). Ils participent d’ailleurs à certaines structures ou activités de l’organisation (notamment au « Partenariat pour la Paix » ) Leur adhésion permettrait d’insérer l’ensemble de l’UE - voire l’UE en tant que telle - au sein de l’organisation et d’y renforcer sa position propre.


Certes, à l’exception du Royaume Uni, le poids démographique et économique des pays concernés est relativement modeste. Toutefois, leur engagement limité dans les structures européennes ou euro-atlantiques est susceptible d’affaiblir le poids et le rôle de l’Europe de l’Ouest au moment où une dizaine de pays est-européens post-communistes s’apprêtent à intégrer ces structures.


Surtout, le règlement de ces exceptions résiduelles participerait - de façon modeste mais significative - à la consolidation du « bloc européen » face aux grandes puissances mondiales.



Jean-Guy Giraud. 10 - 07 - 2023

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(1) le cas de la Turquie n’est pas ici pris en considération ni celui de la principauté du Lichtenstein (40.000 habitants)


(2) l’adhésion de la Suède à l’OTAN interviendra dès que sera levé le veto posé par la Turquie.

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