À l’excellente initiative de sa Directrice, Mme Pascale JOANNIN, la Fondation Robert Schuman vient de mettre en ligne un remarquable débat (en français !) sur le grand Plan budgétaire de l’UE pour les 7 prochaines années.
Plan dont on sait qu’il conditionne véritablement le redressement de l’économie européenne après le dramatique effondrement provoqué par la crise sanitaire mondiale - malheureusement toujours menaçante.
Nous recommandons vivement à tous nos lecteurs (et à leurs associations) de visionner ce débat d’une heure - à la fois complet, clair, instructif, passionné et techniquement impeccable.
Trois hautes personnalités particulièrement qualifiées sont intervenues :
M. Gert Jan KOOPMAN, Directeur Général du Budget de la Commission : son exposé, résumant l’ensemble des propositions qui composent le Plan, donne une image rassurante de la compétence, de l’engagement mais aussi de la simplicité des grands “eurocrates”, trop peu souvent en contact direct avec le grand public,
M. Jose Manuel FERNANDES, rapporteur général du Parlement européen sur le Plan : son impeccable connaissance du dossier - alliée à une forte combativité au service de l’intérêt général européen et du processus parlementaire/démocratique - fait honneur à la nouvelle composition du Parlement qui reprend ainsi, avec courage et tenacité, les combats menés par ses prédécesseurs,
M. Alain LAMASSOURE, ancien membre éminent du Parlement et grand spécialiste des questions budgétaires : son analyse politique percutante du débat en cours au sein du Conseil européen met en lumière les quatre grandes avancées potentielles du Plan et les quatre questions qui restent en balance.
Les trois orateurs soulignent la responsabilité sans précédent qui pèse entièrement sur tous et chacun des membres du Conseil européenauxquels le Traité confie exclusivement - et sans doute imprudemment - le pouvoir de décision sur ce Plan - le Parlement (qui a déjà pris une position favorable aux propositions de la Commission) ne pouvant en principe que l’approuver ou le rejeter . Et ce sous la contrainte stérilisante de la règle surannée de l’accord unanime de 27 chefs de gouvernements et (pour certaines décisions essentielles) … d’une quarantaine de chambres parlementaires nationales voire régionales. On peut d’ailleurs regretter que les orateurs n’aient pas eu l’occasion de souligner ce problème trop peu connu du public (1).
Ce débat, à lui seul, permet à chacun - même non spécialiste - de se faire une idée de l’enjeu des décisions qui devront être prises dans les prochaines semaines.
Jean-Guy Giraud 30 - 06 2020
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