Dans un éditorial du 26 Juin, Euractiv exprime avec clarté l’enjeu du choix du futur Président de la Commission : il s’agit moins de respecter un système (celui du Spitzenkandidat) ou des équilibres politico-géographiques que de désigner une personnalité ayant à la fois des qualités de dirigeant et …d’empathie.
Cet accent mis - trop rarement - sur les qualités personnelles que devrait avoir le futur “Président des européens” (1), traduit la nécessité pour l’Union de se doter d’un dirigeant de haut niveau (“a great leader”) qui inspire confiance, respect et sympathie (“ a likeable person”), qui se montre capable de se soucier uniquement de l’intérêt général (2) ainsi que de surmonter les divisions et les querelles entre les États ou les partis politiques dont les citoyens sont de plus en plus lassés.
Un Président capable d’exprimer - en direct - à l’ensemble des citoyens européens comment l’Union doit et peut, par son action collective, s’adapter par exemple au changement climatique, résister aux pressions des grandes puissances mondiales, rétablir plus d’efficacité, d'ordre, de justice dans son propre développement économique, défendre le projet européen contre les tendances nationalistes, populistes et illibérales ...
On voit que si cette conception de la personne et de la mission du Président de la Commission va bien au delà de la pratique suivie jusqu’ici - elle correspond sans doute à la fois à une réelle nécessité et aux aspirations implicites de l’opinion.
L’apparition sur la scène européenne d’un authentique leader - fort, indépendant, capable, responsable (accountable) et populaire - serait certainement perçue comme le signe et l’incarnation d’une “innovation disruptive” dont l’Union a un grand besoin.
Il fera près de 35° à Bruxelles lors de la réunion du Conseil européen de dimanche 30 Juin (et bien plus dans d’autres capitales).
Espérons que - sur le parvis du Conseil, lors de leur bref passage entre les univers climatisés des voitures et des bâtiments officiels - les Chefs d’État et de gouvernement ressentiront physiquementl’urgence de trouver des solutions concrètes et communes non seulement au dérèglement climatique mais aussi à la torpeur mortifère qui affecte le projet européen. La première de ces solutions est à leur portée et ne leur demande que de lever le bras en signe d’acquiescement au choix d’un authentique leader de l’Union.
Jean-Guy Giraud 27 - 06 - 2019
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(1) voir https://www.lesamisdutraitedelisbonne.com/post/le-président-des-européens-suite-2
(2) C’est à la seule Commission que les traités fixent littéralement la tâche de “promouvoir l’intérêt général de l’Union” (art. 17 §1 TUE). Un tel objectif ne figure pas dans les tâches assignées au Conseil ou au Parlement.
Voici le texte de l’éditorial d’Euractiv :
"Picking the new batch of EU leaders, and especially the Commission president, is much more difficult this time around. And it’s not really about the Spitzenkandidaten system, it’s not even about the political, gender or geographic balance. It’s about the person itself.
The EU needs a great leader to give new impetus to the European project and steal the show from the anti-EU camp. National elections, almost everywhere, are fought on the basis of EU-bashing, and it’s unfair. Almost all accusations are poorly substantiated, but it works. The EU doesn’t fight back or does very little to counter its detractors.
But time is running out. On 23 April 2022, France will elect their president. If Marine Le Pen wins, this will be the end of the EU as we know it.
Therefore, the EU needs disruptive innovation incarnated in its new Commission President.
It doesn’t matter which political group he or she will come from. Even their nationality hardly matters. What really matters is that this person is extremely good at their job, that he/she is in good health and can do things differently, changing for the better the perception of the EU with European citizens.
If we look for a comparison with the current crop of world leaders, this could be someone like Canada’s Justin Trudeau, someone intriguing for the wider audience to discover as a real person, including his or her weaknesses, someone who cannot by any means be called a bureaucrat.
The new Commission president should be someone capable of thinking and acting out of the box.
He or she should not be afraid of sipping beer with journalists in a bar, even in the early hours of the next day. The new Commission president should be able to take positions spontaneously on most issues, without using the excuse of ‘the lack of legislative mandate’. And, why not, the next Commission president should be a positive populist.
In the simplest terms: the new Commission chief should be a likeable person, someone any European citizen would be happy to receive as a guest for Christmas.
Let’s be quite blunt – Manfred Weber clearly doesn’t qualify for that. But Margrethe Vestager and Frans Timmermans could.
Unfortunately, EU leaders have discarded all three Spitzenkandidaten, possibly to make the EPP’s setback more palatable for the EU’s biggest political group.
Perhaps EU leaders need to think twice. There are not so many great candidates to change the narrative. Some of them, by impersonating the loathed establishment, would only help Le Pen win the elections."
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