Constante au fil des décennies dans son soutien aux objectifs originels d’intégration européenne, la branche italienne du Mouvement européen dresse un résumé des objectifs que devrait poursuivre l’UE lors du prochain mandat du Parlement européen et de la Commission (2015/2019). (1)
Elle propose au Parlement européen de voter la résolution ci-dessous à l’occasion du vote sur la nomination de la nouvelle Commission.
Ce type de plaidoyer - le plus avancé et le plus complet des programmes développés par d’autres sources - est suffisamment rare pour mériter d’être ici repris intégralement (notre sur-lignage).
PROPOSITION DE RESOLUTION POLITIQUE POUR CLORE LE DÉBAT SUR L'APPROBATION DE LA COMMISSION EUROPEENNE
« Nous sommes convaincus qu'il est nécessaire de créer un espace public européen animé par les principes de la démocratie parlementaire et participative, c'est-à-dire par une alliance stable entre les grandes forces politiques européennes et les organisations représentatives de la société civile afin d'assurer le respect de l'Etat de droit dans ses éléments essentiels : la suprématie de la loi, le droit d'avoir des droits, la non-discrimination, la séparation des pouvoirs, les sanctions contre l'abus de pouvoir.
Nous sommes convaincus qu'une Europe plus intégrée doit sauvegarder et valoriser la diversité culturelle à partir des villes, dans le cadre de l'identité multi-niveaux qui caractérise le modèle européen, car c'est au niveau local que la cohésion et l'intégration réussissent ou échouent.
Nous nous engageons à lutter pour garantir le droit d'asile et l'accueil de ceux qui fuient les guerres, les persécutions politiques, la faim, les catastrophes environnementales et l'exploitation des terres dans le cadre d'une véritable politique d'inclusion impliquant tous les États membres et les communautés locales ; que la politique de coopération avec la Méditerranée et l'Afrique soit renouvelée et renforcée par un plan d'investissement européen basé sur un partenariat public/privé ; que les flux migratoires soient régis par des mesures et des instruments supranationaux, en intensifiant l'implication des syndicats et des organisations d'entreprises, ainsi que des associations bénévoles et des ONG.
Nous demandons que soit garanti le droit à la sécurité extérieure, en suivant la voie d'une intégration progressive des instruments militaires nationaux au service de la consolidation et du maintien de la paix et d'une politique étrangère commune ; et que soit garanti le droit à la sécurité intérieure, en renforçant la lutte contre la criminalité organisée, la corruption et le terrorisme transnationaux, en jetant les bases d'un droit pénal européen, en renforçant les pouvoirs du Parquet européen et en créant une Agence de renseignement commune dans le plein respect des prérogatives du Parlement européen et des parlements nationaux.
Nous sommes convaincus que l'Union économique et monétaire doit être dotée d'un gouvernement économique fondé sur des institutions politiques de nature démocratique: dépasser la distinction entre politique monétaire supranationale, politiques économiques intergouvernementales et politiques sociales nationales, respecter le principe selon lequel l'euro est la monnaie de toute l'Union européenne, avec l'obligation pour tous les États membres de l'adopter, et créer les instruments politiques et financiers pour assurer une prospérité partagée.
Nous demandons l'adoption d'un budget pluriannuel d'une durée de cinq ans, établi annuellement en fonction des besoins à court terme, basé sur une capacité fiscale indépendante des budgets nationaux et dotée de véritables ressources propres, renforcé par une dette commune pour garantir des investissements innovants à long terme, et doté du montant nécessaire pour assurer aux citoyens des biens publics de dimension européenne, à commencer par la santé, la solidarité intergénérationnelle, l'égalité hommes-femmes et la lutte contre toutes les discriminations et les inégalités.
Nous demandons l'approbation d'un nouveau « Green and Social Deal européen “ basé sur des mesures efficaces pour promouvoir la convergence entre les États membres, réduire les inégalités entre les régions et entre les citoyens, accompagné d'une politique de cohésion européenne forte ; pour qu'un système européen de protection sociale soit concrétisé, en donnant une application complète et contraignante au ” Plan d'action sociale » adopté à Porto et en créant les conditions d'un dialogue social renouvelé en tant qu'élément caractéristique de la démocratie économique.
Nous sommes convaincus qu'il est nécessaire de faire de la politique industrielle, technologique et scientifique un modèle de transition écologique, en tenant compte de son tissu productif essentiellement composé de PME et du monde de la coopération, et en mettant pleinement en œuvre les objectifs de développement durable adoptés par les Nations unies en 2015 avec l'Agenda 2030.
Nous appelons à la création d'une véritable citoyenneté fédérale européenne, dotée d'un socle autonome de droits individuels et collectifs, civils, politiques, économiques et sociaux sur la base de la Charte des droits, renforcée par l'adhésion à la Charte sociale de Turin révisée.
Nous demandons que la prochaine législature soit consacrée à un processus constituant d'une Europe unie, solidaire et démocratique sur la base d'une Loi fondamentale qui devra être approuvée démocratiquement par un référendum paneuropéen auprès des peuples et des Etats qui le souhaitent ».
Bruxelles, 25 novembre 2024
JGG - 26/11/24
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