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LE CONSEIL EUROPÉEN IGNORE L'ULTIMATUM NUCLÉAIRE DE M. ZELENSKY


Parmi les 15 (!) points successivement abordés par le Conseil européen dans la seule journée du 17 octobre 2024 figurait notamment celui du conflit ukrainien. Les conclusions finales du Conseil (1) se bornent à « rappeler » - assez longuement - ses prises de position antérieures condamnant l’agression russe et à « confirmer » le soutien de l’UE à la résistance ukrainienne.

 

Mais, cette fois, M. Zelensky était venu présenter un "plan de victoire » dont le point principal  concernait l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN. Et, pour la première fois de façon aussi nette, il a averti les dirigeants européens que, faute d’une invitation immédiate à rejoindre l’OTAN, l’Ukraine n’aurait pas d’autre choix pour assurer sa défense que de se doter d’armes nucléaires (dont elle disposait à l’époque soviétique et jusqu’en 1994). 

 

Les conclusions du Conseil ne font pas état de cette déclaration qui est aussi passée relativement inaperçue dans la presse - à l’exception de deux articles d’Euractiv et de Newsweek (2) qui fournissent les détails et le contexte de cet « ultimatum nucléaire » adressé à l’OTAN et aux États Unis - mais aussi à l'UE. 

 

M. Zelensky ne se faisait sans doute guère d’illusions sur la capacité ni même la volonté du Conseil à prendre position sur cette question qui, comme beaucoup d’autres, divise profondément les 27. 

 

Toutefois un tel ultimatum traduit le désarroi croissant du dirigeant ukrainien face à la progression inexorable de l’invasion des troupes russes. L’aide financière et matérielle européenne dont le Conseil s’est limité à confirmer la poursuite s’avère de plus en plus comme « trop peu et trop tard »

 

Sur cette affaire - comme sur celle du Moyen Orient également esquivée par le Conseil - l’Europe  apparait toujours comme divisée et tétanisée par des enjeux qui pourtant la concernent de plus en plus directement.   

 

Elle semble résignée à attendre la position que prendra - ou pas - la nouvelle administration américaine qui, de fait, déterminera celle de l’OTAN. En évoquant aussi brutalement une éventuelle nucléarisation du conflit, M. Zelenski a sans doute tenté de forcer l’UE à se déterminer par elle-même et à influer sur la décision d’une organisation dans laquelle elle occupe une place prédominante avec 23 Etats membres sur 32 et une contribution totale de près de 50% du budget (16% pour les Etats-Unis). 

 

Sur ce point - comme sur les autres - le Conseil européen a choisi de repousser une fois encore « l'heure de vérité »(3).   

 

 

Jean-Guy Giraud 

19 - 10 - 2024

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