L’excellent site “Sauvons l’Europe” met en ligne un entretien avec un ancien ambassadeur de Pologne en France (1).
Opposant au régime actuel dominé par le PiS, il explique de façon particulièrement claire les motivations de l’attitude hostile de ce pays vis à vis de l’UE.
Nous conseillons vivement la lecture de cet entretien dont nous reprenons ici quelques passages essentiels qui se passent de tout commentaire :
"La majorité national-conservateur au pouvoir considère la politique étrangère insignifiante et inutile pour gouverner le pays. Elle est arrivée à l’isolement successivement quasi-total sur la scène internationale non par incapacité de gérer les relations, mais par la volonté de pouvoir démolir plus facilement le système institutionnel démocratique, Etat de droit et tripartition des pouvoirs.
(…)
PiS pense que l’Union européenne est une organisation internationale comme l’ONU et rejette idéologiquement le principe « d’une union toujours plus étroite ». Il voit l’UE réduite à la distribution des fonds structurels sans aucune contrepartie de la part d’un pays membre.
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Autoritaire par sa façon de gouverner, PiS n’a pas de considération pour l’Union européenne, la pensant faible et prête à se retirer face à la détermination politique. Poussé de plus en plus par ses courants les plus radicaux, jusqu’au-boutistes et radicalement anti-européens, il entre dans le chemin ou il risque de perdre le contrôle de situation et glisser vers un « Polexit ».
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Le gouvernement actuel n’a pas d’approche coopérative envers les institutions, il est uniquement revendicatif et méfiant. Il réclame la reconnaissance d’une spécificité politique du pays qui me semble contraire au concept de l’intégration et qui va à l’opposé de ce que nous avons fait avant. Il sera un frein à toute nouvelle avancée de l’intégration et il fera tout pour l’empêcher.
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La Pologne remet en doute de plus en plus la finalité du processus européen et donne l'impression qu’elle ne souhaite pas qu’il progresse davantage. Elle la voit en bonne partie comme une forme d’hégémonie exercée par des pays membres les plus forts.
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Dans les conditions d’une stabilité économique relative et d’un marché du travail très calme, il n’y a pas des raisons à une protestation massive. Les protestations qui concernent des droits civiques n’ont jamais été majoritaires, en 1980 non plus.”
JG Giraud 27/10/21
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