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ELECTIONS EUROPÉENNES : LE CHOIX DES « BONS » CANDIDATS - suite 1


À la veille des élections européennes de 2019 en France, nous avions essayé d’apprécier les qualifications des candidats en regard de certains critères objectifs - proposés dans une précédente note :  https://www.lesamisdutraitedelisbonne.com/post/2018/09/29/députés-européens-les-critères-d-un-bon-candidat

 

Nous reproduisons ici cette analyse - en amont du choix des candidats par les partis politiques pour les élections du 9 Juin 2024 : 

 

                    

 

ELECTIONS 2019

LES NOUVEAUX MPE FRANÇAIS : UTILES, EXPERTS ET AMATEURS



Les noms et qualités des nouveaux 74 députés européens français (MPE) sont à présent connus.


On peut donc essayer de se livrer à une première analyse générale et aussi objective que possible de cette délégation qui représentera les citoyens français - et, plus généralement, européens - pendant 5 ans (2019/2024).


Analyse basée principalement sur l’aptitude supposée de ces MEP à remplir les tâches très spécifiques d’une Assemblée fort différente des enceintes nationales, régionales ou locales.


Pour ce faire, on se basera notamment et globalement sur certains critères de caractère général qui semblent correspondre au profil type d’un MPE - tout en laissant le lecteur s’y référer lui-même (1).


Le premier fait notable est que 28 des 74 MPE (soit 38%) siègeront dans deux groupes “marginaux” - cad exerçant une faible influence sur le travail législatif du fait de leur orientation plutôt eurosceptique. Ils pourraient toutefois, le cas échéant, exercer un certain pouvoir de blocage en s’alliant occasionnellement avec un autre groupe.


Il s’agit des 22 MPE de la liste du Rassemblement National et des 6 MPE de la liste de La France Insoumise.



Les “utiles" 

Les 46 autres MPE siègeront dans les 4 principaux groupes plutôt pro-européens :


  • 21 MPE au sein du groupe ALDE, soit 20% du total des MPE de ce groupe,

  • 12 MPE au sein du groupe VERTS, soit 17% du total,

  • 8 MPE au sein du groupe PPE, soit 4% du total,

  • 5 MPE au sein du groupe PSE, soit 3% du total.


On voit donc que l’influence de ces MPE sera très faible au sein des deux plus grandes groupes PPE et PSE - mais plutôt forte au sein de l’ALDE ou même des VERTS.



Les “experts"

Sur le plan individuel, on notera que 14 seulement de ces 46 MPE (soit 30%) sont des MPE sortants (2) - cad disposant d’une première et précieuse expérience de l’environnement et type de travaux très spécifiques du PE.


D'autre part, en se basant sur les CV des MPE, on peut tenter une estimation de leurs compétences pertinentes et spécifiques pour exercer leurs fonctions (1).


À ce titre, 17 des 46 MPE concernés (y compris les 14 MPE sortants) semblent disposer pleinement de ces compétences (3).


Un autre contingent de 8 MPE (dont 5 LIB) ont une formation et/ou une expérience professionnelle qui leur permettront sans doute de s’adapter progressivement aux travaux parlementaires.



Les “amateurs"

Le reste de la délégation française (soit 21 MPE sur les 46 concernés = 46%) est composé de personnes ne possédant a priori aucune de ces qualifications.



Les profils

Un autre critère déterminant de ces qualifications devrait être pris en compte : celui des aptitudes linguistiques, indispensables au sein du PE. Il n’est pas certain qu’une majorité des 46 MPE recensés puisse s’exprimer facilement dans deux - voire une - langues “étrangères”.


Globalement, il apparait que la plupart de ces MPE sont plutôt jeunes, émanent de la société civile, ont un profil très national (cad une faible exposition européenne ou internationale) et proviennent (à des niveaux variés) de milieux professionnels très divers.


Parmi eux figurent d’assez nombreux collaborateurs des appareils des partis politiques ainsi que des conseillers ou attachés d’élus nationaux, régionaux ou locaux.


Il semble enfin qu’une certaine priorité ait été donnée à différents critères exogènes tels que la représentation de diverses tendances au sein même des partis nationaux ou les implantations régionales des nouveaux MPE.



Une analyse à approfondir

On laissera le lecteur libre de tirer les conclusions de cette première analyse qui mériterait d’être approfondie par des instances plus compétentes.


On se limitera ici à estimer que, si les électeurs ont fait leur devoir en se rendant plus nombreux aux urnes et s’ils ont pris leurs responsabilités en choisissant un important contingent de MPE eurosceptiques - il n’est pas certain que les partis politiques nationaux pro-européens aient rempli pleinement les leurs dans le choix de leurs candidats.


(On ajoutera toutefois, pour relativiser ce constat, que tous ces élus pourront bénéficier de l’assistance du Secrétariat général du PE - et notamment des administrateurs expérimentés et compétents affectés aux commissions.)




Jean-Guy Giraud  29 - 05 - 2019

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(2)  4 sur les les 21 LIB - 4 sur les 12 VERTS - 4 sur les 8 PPE (dont Mme Morano et Mr Hortefeux) - 2 sur les 5 PSE

(3) 6 sur les 21 LIB - 3 sur les 12 VERTS - 4 sur les 8 PPE - 3 sur les 5 PSE

 

 

JEAN-GUY GIRAUD

29 - 01 - 2024

 

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