Dans un silence médiatique et diplomatique quasi-total, la 4ème réunion de la « Communauté Politique Européenne » va avoir lieu au Royaume Uni (Château de Blenheim) le 18 Juillet 2024. (1).
Cette date avait été fixée - avec retard et hésitations - par l’ancien Premier Ministre Rishi Sunak puis a été confirmée tout récemment par le nouveau PM Keit Stamer qui la présidera.
Moins de dix jours avant cette réunion, rien n’a filtré de sa préparation, de ses objectifs ni de la participation des États concernés (2)
Pourtant la situation en Europe s’est sensiblement aggravée depuis la précédente réunion de la CPE ( 5 Octobre 2023 à Grenade) - notamment du fait de l’intensification et des avancées de l’agression russe en Ukraine.
Certes, de nombreuses autres enceintes européennes ou internationales débattent du conflit et fournissent un soutien (très progressif …) à la défense ukrainienne.
Mais, dans sa conception initiale, la CPE avait un objectif complémentaire : rassembler très largement, dans une sorte de Conférence diplomatique (en principe …) semestrielle, tous les États ayant intérêt à partager et si possible coordonner leurs positions sur des sujets d’intérêt commun concernant l’ensemble du continent européen.
Le gouvernement français était parvenu à entrainer l’UE 27 dans cette entreprise et à lui faire jouer - sans l’imposer - un rôle central. Dans une précédente note était exposé tout l’intérêt que représentait cette nouvelle et originale initiative.
À l’évidence, la réunion de Blenheim « tombe mal » : quinze jours après le renversement du Gouvernement conservateur britannique, dix jours après un séisme politique en France, quelques semaines avant la reconstitution des Institutions européennes (Parlement et Commission), …
Les responsables politiques nationaux et européens successifs n’en restent pas moins collectivement - et, autant que possible, solidairement - responsables de contribuer activement à la sauvegarde de la sécurité de leurs citoyens.
En l’occurence, il serait regrettable que, réunis au plus haut niveau en pleine guerre aux frontières immédiates de l’Europe, ils ne parviennent pas à confirmer une position commune de résistance à l’envahisseur russe.
On ajoutera que, face à l’incertitude de la prochaine élection présidentielle américaine, la nécessité et l’urgence d’une telle position est à présent devenue aussi urgente qu’incontournable.
Il faut donc souhaiter que le site historique (et Churchillien …) du Blenheim Palace (3) inspire les responsables européens qui voudront bien y participer.
Et ce d’autant plus que les initiateurs de la CPE ont curieusement choisi d’organiser les deux prochaines réunions semestrielles … en Hongrie puis en Albanie.
La réunion du 18 Juillet 2024 de la CPE - sous conduite du Foreign Office - devrait donc s’efforcer d’effectuer des avancées (« breakthrough ») significatives et concrètes et ne pas se limiter à les renvoyer - un an plus tard - aux improbables réunions suivantes.
Jean-Guy Giraud
08 - 07 - 2024
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(2) au 8 Juillet 2024, le site officiel du Conseil européen ne donnait encore aucune information sur le sujet : https://www.consilium.europa.eu/fr/meetings/international-summit/2024/07/18/
Le UK Foreign Office n’en faisait pas mention.
Voir cependant l’excellent article du 8 Juillet du CEPS : https://www.ceps.eu/blood-toil-tears-and-sweat-the-european-political-communitys-summit-in-the-uk/
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