Le Conseil de Ministres des affaires européennes de l’UE vient - toutes affaires cessantes et par téléconférence - de donner son accord le 24 Mars à l’ouverture de négociations d’adhésion avec deux nouveaux États des balkans : l’Albanie et la Macédoine du nord (1).
Il a ainsi suivi la recommandation de la Commission estimant que la situation interne de ces deux États permettait d’aller de l’avant dans le processus d’adhésion. Analyse assez divergente de celle des principales ONG qui soulignent surtout la dégradation de l’État de droit (notamment la corruption endémique) et de la situation politique dans ces deux pays.
Mais on est aussi en droit de s’interroger sur le sentiment de l’opinion publique vis à vis de ces adhésions futures :
dans les pays candidats, certains sondages privés semblent surtout traduire une grande ignorance/indifférence - voire quelque opposition,
dans les États membres de l’UE ... on ne sait pas !
En effet, il apparait du courrier ci-joint que la Commission (en fait l’”Eurobaromètre") n’aurait pas jugé utile de poser la question aux citoyens européens.
Il est dommage que Commission et Conseil se soient engagés dans le processus d’élargissement sans se préoccuper de connaitre l’état de l’opinion publique au sein de l’Union - alors même que de fortes réticences semblent exister dans plusieurs États membres dont la France (cf. les déclarations du Président Macron).
Certes, l’opinion n’est pas la meilleure juge des considérations géo-stratégiques qui sous-tendent cet élargissement - mais elle est tout de même concernée par la question des "frontières de l’Union” et par la perte progressive du sentiment d’appartenance et d’”affectio societatis” au sein d’un “territoire européen” sans limites.
Un peu plus de transparence, d’explication et d’association des “gens” seraient les bienvenus.
JG Giraud
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