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LE BREXIT REND-IL L’UNION AVEUGLE ?



Dans un excellent article intitulé “Le Brexit rend aveugle” , le rédacteur en chef du site “B2” - M. Nicolas Gros-Vereyde - donne la liste des grands sujets de politique internationale délaissés par l’UE (en pratique par le Conseil Européen) depuis plusieurs années /

Si le constat est, hélas, largement irréfutable, les raisons de cette carence peuvent-elles être uniquement ou même principalement attribuées à l’attitude d’un seul État membre, en l’occurrence le Royaume Uni ?

Certes, le RU a incontestablement bridé les ambitions diplomatiques européennes et la question de son retrait éventuel de l’UE parasite à l’évidence chacune des réunions du Conseil.

Pour autant, le grand désordre inter-gouvernemental actuel au sein de l’UE a malheureusement des causes plus larges et plus durables dont la principale est la dérive de la politique intérieure et de la diplomatie extérieure de nombreux États membres - dont un grand ancien (Italie) et la plupart des nouveaux, issus des élargissements de 2004/2006.

En comparaison, le RU apparait comme un État membre beaucoup plus en harmonie avec les valeurs et l’ordre communautaires - en dépit de la confusion qui affecte son régime politique et sans doute social depuis le referendum de 2016.

C’est pour cette raison que toutes les tentatives visant à préserver les relations les plus étroites possibles entre le RU et l’UE doivent être encouragées - y compris la préservation jusqu’à la dernière minute de l’hypothèse d’un maintien de ce pays dans l’UE.

Un ancien commissaire a fait remarquer que “le retrait du RU correspond en fait à la perte de vingt États membres de l’UE” en termes de poids économique, financier, commercial, diplomatique, stratégique, etc …

En résumé, la question du Brexit "vaut bien plusieurs messes” du Conseil européen que rien n’empêcherait d’ailleurs - s’il en était vraiment capable - de poursuivre parallèlement la progression des grands dossiers rappelés fort justement par M. Nicolas Gros Verheyde.

La “patience” - préconisée inlassablement par le Président du Conseil M. Donald Tusk - et la longueur de temps font plus que force ni que rage surtout si l’on raisonne de façon globale et sur le long terme.

Si l’on voulait cultiver le paradoxe, on pourrait même relever le fait que le Brexit est un des rares grands dossiers sur lesquels le Conseil est parvenu à maintenir - depuis bientôt trois ans - un rare et remarquable consensus

(À cet égard, il est fâcheux que les deux plus influents membres de l’UE - France et Allemagne - aient laissé éclater au grand jour leur désaccord sur une question assez marginale - celle de la durée du nouveau report laissé au RU pour tenter de clarifier en interne sa position finale sur le Brexit. Ce faux pas diplomatique aurait pu/dû être évité.)

Jean-Guy Giraud 14 - 04 - 2019


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