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LE BREXIT EST NOTRE PROBLÈME



“C’est leur problème, pas le nôtre”

Cette réaction prêtée au Président du Parlement européen, Antonio Tajani, au sujet du débat parlementaire britannique en cours sur le Brexit est aussi inopportune qu’inexacte :

- inexacte parce que la sortie du Royaume Uni de l’UE est un problème qui affecte l’ensemble de l’Europe.

Si ce retrait est confirmé, l’UE réalisera brutalement, au matin du 30 Mars 2019, qu’elle vient de perdre l’une de ses trois principales puissances commerciales, économiques et diplomatiques c’est à dire une part considérable de son influence et rayonnement internationaux. Plus gravement peut-être, l’UE réalisera que la défection d’une grande démocratie parlementaire et libérale affaiblit le groupe de plus en plus restreint de ses États membres qui s’efforcent de préserver les valeurs européennes mises à mal ces dernières années en son propre sein.

D’autre part, les conditions de ce retrait sont, à l’évidence, très importantes pour l’UE du fait de l’étroite et indissoluble imbrication des économies britannique et continentale. Avec ou sans “Deal”, les relations entre l’UE et le RU seront fortement perturbées avec, au surplus, un risque patent de désaccords - voire de conflits - sur l’établissement et la gestion du futur accord d’association qui devra en toute hypothèse être négocié et adopté.

- inopportune parce que l’UE n’a aucun intérêt à stigmatiser son partenaire britannique et à renforcer ainsi le très fort courant europhobe d’une partie des dirigeants, de la presse et de l’opinion britanniques. Le malheureux imbroglio constitutionnel et politique qui affecte le RU dans cette affaire est suffisamment regrettable pour que ne s’y ajoutent pas des déclarations d’indifférence voire d’hostilité de la part de responsables européens.

Les réactions des Présidents de la Commission et du Conseil ainsi que du négociateur de l'UE sont d’ailleurs plus mesurées et moins unilatérales. Elles ne mettent pas en opposition les “eux” et le “nous” en dépit des difficultés que provoque le blocage du système décisionnel d’outre Manche. Le respect mutuel des deux parties doit être préservé - au nom des 45 années de collaboration au sein de la même famille comme de la préservation des meilleures relations possibles entre les futures générations euro-britanniques.

Jean-Guy Giraud 14 - 03 - 2019

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