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LE BROUILLAGE ANNONCÉ DU VOTE EUROPÉEN DES FRANÇAIS - suite 1



À moins de 5 mois des élections européennes, la France traverse une crise socio-politique interne engendrée par les manifestations populaires des Gilets Jaunes.

Le caractère essentiellement domestique de cette crise est bien reflété dans le questionnaire mis en ligne par le Gouvernement : sur les 82 questions posées (Fiscalité/Organisation de l’État/Écologie/Démocratie), aucune ne fait de référence même indirecte à l’UE (1).

Pourtant, les partis politiques d’opposition semblent vouloir utiliser le vote européen pour se positionner - et se compter - par rapport à cette crise.

Ce véritable détournement de scrutin pourrait avoir une double conséquence :

  • occulter le nécessaire débat (quinquennal …) sur les questions proprement européennes,

  • centrer le scrutin sur la seule alternative du soutien ou de l’opposition au pouvoir en place (Gouvernement et Présidence).

Ainsi, les 76 élus français au Parlement européen risquent de ne recevoir aucun mandat précis de leurs électeurs pour accomplir leur mission de co-législateurs européens.

De même, le choix des têtes de liste et des candidats en position éligible pourrait être totalement détaché de la nature des fonctions qu’ils devront remplir pendant toute la législature de 2019/2024.

Dans un paysage politique déjà très fragmenté (plus d’une dizaine de listes seront probablement en lice), la dispersion annoncée des voix pourrait même être aggravée par la présence de listes directement liées au conflit des Gilets jaunes (2).

Au total, la représentation française au sein du PE risque d’être considérablement affaiblie pour les 5 prochaines années.

Elle sera très minoritaire dans les “grands” groupes politiques qui déterminent l’orientation des votes - et sur-représentée dans les groupes eurosceptiques dont l’influence est marginale.

Ajoutons que ce vote - de par sa nature même - sera sans incidence directe sur la scène politique française c’est à dire sur le Parlement et le Gouvernement nationaux qui ne sont pas institutionnellement concernés.

Il reste tout de même à voir si, dans les dernières semaines qui précèderont le scrutin, des thèmes proprement européens parviendront à surgir dans le débat et à polariser quelque peu les votes autour des vrais enjeux.

C’est en tout cas de la responsabilité du Gouvernement et des leaders politiques que de tenter d’orienter l’opinion dans cette direction.

Jean-Guy Giraud 01 - 02 - 2019


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