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QUEL “SPITZENKANDIDAT" ?



La presse nous apprend que - le 8 novembre prochain à Helsinky - le PPE devrait procéder au choix de son ”SpitzenKandidat” - c’est à dire la personne que ce parti présentera comme son candidat à la Présidence de la Commission et qui “animera” sans doute la campagne européenne du PPE pour les élections européennes de Mai 2019.

Les deux candidats seraient : Manfred Weber et Alexander Stubb.

Constatons d’abord que cet exercice risque de passer totalement inaperçu de l’opinion au vu de la très médiocre notoriété/visibilité du PPE ainsi que des deux candidats. Une vaste et récente étude sur “l'image médiatique” du parti et des candidats (1) est, à cet égard, sans appel.

Le choix sera effectué “in camera” par les représentants des partis nationaux affiliés - sans véritable présentation d’un programme quelconque ni de débat public entre les candidats.

Les CV respectifs de MM. Weber (2) et Stubb (3) témoignent certes d’une bonne expérience/connaissance des questions européennes. Toutefois, celle de M.Weber s’est essentiellement développée au sein du Parlement européen (et de la CSU bavaroise) - et celle de M.Stubb au sein du Gouvernement et du Parlement finlandais (et, plus brièvement, du PE).

Tous deux font preuve d’un engagement européen incontestable - le premier étant sans doute plus conservateur et moins réformiste que le second.

Cependant, aucun des deux n’apparait comme un leader de premier plan susceptible d’intéresser l’opinion (4) au choix du futur Président de la Commission.

Surtout, il n’est pas évident que l’un ou l’autre dispose de l’épaisseur et de l’autorité politiques personnelles nécessaires pour diriger l’une des plus importantes et puissantes organisations inter-nationales - au moment où celle-ci se trouve au centre d’une crise européenne de grande ampleur.

Pourtant, si la “mécanique “ du SpitzenKandidat devait fonctionner comme prévu - et si le PPE sortait effectivement vainqueur des élections européennes avec un score analogue à celui de 2014 - c’est bien une de ces deux personnes qui deviendrait “automatiquement” Président de la future Commission.

En conclusion, on peut regretter que cette procédure risque d’échouer dans ses deux principaux objectifs : “populariser” le choix du SpitzenKandidat” et sélectionner une personnalité de grande envergure.

Il demeure que les jeux sont loin d’être faits car le Conseil européen - au surplus peu impressionné le candidat désigné - se réservera sans doute la possibilité de nommer une troisième personne de son choix. Bien que cette procédure sera, à coup sûr, encore moins transparente et populaire que celle du PPE - elle pourrait aboutir à la nomination d’un candidat "de poids”.

Pour mémoire, rappelons ici que la première tâche du Président de la Commission sera de participer au choix des membres du collège. Au vu de l’euroscepticisme aigü de nombre de gouvernements en place, on peut s’attendre de leur part à des propositions pour le moins contestables. Autant de “couleuvres” ainsi présentées au nouveau Président qui ne seront pas faciles à avaler.

C’est dire que l’on pourrait bien - à l’automne 2019 - commencer à regretter la Commission Juncker dont le bilan apparaitra, a posteriori, plus qu’honorable au vu des tempêtes qu’elle a dû traverser.

Jean-Guy Giraud 04 - 11 - 2018

(4) la personnalité dynamique de M. Stubb pourrait cependant créer la surprise



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