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BREXIT : UNE INTRIGUE POLITICO- POLICIÈRE ?



Nous avons souvent relevé ici plusieurs failles majeures dans la “fairness” (équité ?) de l’organisation et de la campagne referendaire sur le Brexit .

En résumé :

  • l’exclusion de l’électorat d’environ 1,5 millions de citoyens britanniques expatriés,

  • les “fake news” (faux arguments) répandus par le camp du Leave (cf. le reversement au NHS de la contribution britannique au budget de l’UE),

  • le financement quasi exclusif de la campagne du Leave par un petit groupe de milliardaires,

  • les fraudes ou irrégularités qui ont été décelées par la presse dans ce financement,

  • la faible réactivité de l’organe officiel chargé de ce contrôle (Electoral Commission).

Précisément, la police britannique (l’Agence Nationale contre le Crime - ANC) vient, plus de deux ans après la campagne, d’être saisie du dossier du principal donateur du parti du Leave, M. Aaron Banks.

Ce milliardaire - passablement sulfureux - aurait fourni directement ou indirectement à ce parti une aide financière de près de 15 millions de Livres (montant toujours très appoximatif), éventuellement en violation des règles (assez bysantines) encadrant les donations/subventions/prêts consentis aux partis politiques ou associations dans le cadre du referendum.

En fait, cette enquête - bien tardive - ne porte “que” sur l’origine des fonds concernés, la Commission électorale restant toujours indécise sur une infraction éventuelle aux règles électorales elles-mêmes.

Comme la presse l’avait depuis longtemps suspecté, ces fonds proviendraient de sources interdites (“impermissible”) acheminées de manière opaque par des sociétés-écrans basées à Gibraltar et à l’île de Man. Parallèlement, l’enquête (journalistique …) aurait fait apparaitre d’obscures tractations mettant en jeu des sociétés russes et africaines en liaison avec des intérêts miniers (voir ci-dessous).

En somme, un excellent scénario d’intrigue politico-policière qui, malheureusement a pu interférer de façon significative avec la libre expression de la volonté populaire britannique.

Surtout lorsque celle-ci ne s’est exprimée qu’à une faible majorité (1) par un électorat peu au fait des enjeux réels et durables du vote lesquels ne sont, plus ou moins clairement, apparus qu’après le referendum.

Tout ceci devrait normalement jouer en faveur d’un “nouveau vote” - mieux informé et plus équitablement (fairly) préparé.

À ceci près que la machine des négociations UE/UK semble difficile à arrêter à ce stade tardif - et que chacun apparait surtout pressé d’en finir avec cette affaire calamiteuse tout en évitant la pire des solutions, celle d'un no deal dont les conséquences économiques seraient désastreuses.

Que retiendra l’Histoire de cette lamentable affaire qui orientera pour des générations l’évolution des sociétés britannique et européenne - ainsi que l’”ordre européen" dans son ensemble ?

Sans doute le constat d’un épouvantable gâchis dans lequel la responsabilité des dirigeants de l’époque pèsera lourdement.

Jean-Guy Giraud 02 - 11 - 2018

(1) le Leave l’a emporté par 51,89 % des votants - cad 37% de l’électorat total et 26% de la population globale


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