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DES “PRIMAIRES TÊTE DE LISTE” POUR LES ÉLECTIONS EUROPÉENNES ?



On sait que le principal problème des élections européennes est celui de l’abstention massive et croissante des électeurs.

Dans le cas de la France , elle est autour de … 60%.

Une des causes de cette abstention résulte du processus de sélection des candidats : ceux-ci sont choisis, de façon confidentielle et opaque, par seules les instances dirigeantes des partis (1).

Selon l’expérience passée, ce processus est loin d’être optimal pour ce qui concerne la qualification des candidats et il participe à la méfiance des électeurs envers les partis.

Il y aurait donc sans doute intérêt à réfléchir à la façon d’associer l’ensemble des membres et sympathisants des partis au pré-choix des futurs élus.

Un moyen existe qui a déjà été utilisé pour les élections nationales dans un nombre croissant de pays : celui des “élections primaires”.

Dans le cas français de scrutin de liste national, il ne serait matériellement pas possible de soumettre l’ensemble d’une liste de 76 candidats à des primaires.

Par contre, il pourrait être envisagé de procéder, pour chaque parti, à l’élection primaire de la tête de liste - cad de la personnalité qui mènera la campagne et sera amenée, une fois élue, à jouer un rôle pré-éminent au sein du Parlement européen.

Une telle primaire peut-être organisée - par les partis qui le souhaitent - de façon relativement rapide et simple, éventuellement via les réseaux sociaux.

Les avantages seraient en résumé les suivants :

  • les électeurs se sentiraient - bien avant le lancement officiel de la campagne - directement concernés par un processus qu’ils pourraient d’avantage s’approprier,

  • le (ou les) partis procédant aux "primaires tête de liste” bénéficieraient d’un intérêt - voire d’une “sympathie" - accrus de la part des électeurs,

  • la notoriété ainsi acquise lors des primaires par la “tête de liste” permettrait une plus grande personnalisation de la campagne,

  • la transparence et la démocratisation du choix préalable de la tête de liste par une primaire encouragerait à la participation ultérieure au scrutin lui-même.

On voit donc l’intérêt objectif et citoyen - aussi bien que l’intérêt propre aux partis concernés - d’une élection primaire des “têtes de liste”.

Trop novateur ? Trop imprévisible ? Trop tard ? Aux responsables des partis à en juger.

Notons seulement que, par l’organisation des “consultations citoyennes”, le Gouvernement français (ainsi que le parti gouvernemental) a tenté d’intéresser et de motiver les électeurs en amont des élections européennes.

L’intention était louable mais les résultats s’avèrent très décevants, au moins quant à la participation (sans doute moins de 1% des électeurs).

Un exercice plus personnalisé tel que des "primaires têtes de liste” - avec les débats publics auxquels il donnerait lieu - aurait sans doute un tout autre retentissement, notamment médiatique.

Au moment où, en France notamment, les dirigeants de l’État comme des partis sont parfois taxés d’une trop grande distanciation et entre-soi - voire d’une certaine “arrogance” - vis à vis de l’opinion, une initiative de ce type serait peut-être opportune.

Jean-Guy Giraud 15 - 10 - 2018

(1) C’est par les révélations ou les fuites plus ou moins fiables révélées par la presse que le public suit - avec distance - les tractations internes des état-majors partisans


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