Comment intéresser les français aux élections européennes de 2019 ?
Comment leur expliquer l’importance de l’enjeu ?
Comment désamorcer les faux procès faits à l’Europe ?
Comment déconnecter cette élection des questions - et divisions - strictement relatives à la politique (politicienne) intérieure ?
Surtout, comment tenter d’atteindre l’opinion grâce à une personnalité dédiée à cette fonction, active, médiatique et populaire ?
Seul, le Président … ?
À l’heure actuelle, la personnalité pro-européenne la plus emblématique est le Président de la République lui-même.
Cela résulte logiquement de son positionnement très européen lors de sa campagne et dans son programme.
De fait, il assume personnellement, presqu’au jour le jour, la conduite de la politique européenne de la France - reprenant ainsi une pratique ininterrompue sous la Vème république - au moins depuis une quarantaine d’années. Pratique qui consiste à diriger les affaires européennes directement depuis l’Élysée - par le seul canal de la Représentation de la France à Bruxelles.
Si, depuis 1978, des "Secrétaires d’États aux affaires européennes" (sous la coupe du Quai d’Orsay) ont fait partie des gouvernements successifs, ils ont très rarement joué un rôle politique véritable dans leur portefeuille, sont restés très effacés, se sont succédé à un rythme particulièrement rapide et - surtout - ne sont jamais entrés en prise directe avec l’opinion .
Mais le Président Macron peut-il vraiment assumer seul cette tâche indispensable de préparation de l’opinion à l’élection de Mai 2019 ? Et même s’il pouvait multiplier ses interventions médiatiques sur ce sujet d’ici là, n’y a-t-il pas un risque de "conflit d’intérêt” politique aux yeux du public ? Est-il d’autre part prudent d’établir un tel lien personnel entre cette élection et la cote de popularité du Président ?
À chacun d’en juger.
… ou un “Nicolas Hulot de l’Europe” ?
Ceux qui en doutent pourraient imaginer qu’une personnalité - "électron libre” au sein du Gouvernement - soit chargée spécifiquement et exclusivement de ce rôle.
Il pourrait s’agir d’un "Ministre chargé de la préparation des Élections européennes” dont le rôle serait de faire apparaitre aux français l’importance et les enjeux de leur participation à ces élections.
Il devrait s’agir d’une personnalité connue, respectée, populaire - dotée de grandes qualités pédagogiques et médiatiques - prête à multiplier ses apparitions tant dans les media que sur le terrain. Une sorte de Monsieur (ou Madame) Europe, chargé d’une mission intense mais limitée dans le temps. Cette mission - et cette action - devraient être conçues comme a-politiques (au sens partisan du terme) et reconnues comme telles par l’opinion.
Une sorte de “Nicolas Hulot de l’Europe" inspirant confiance au delà des clivages politiques, capable d’expliquer les enjeux concrets de l’Europe, de personnaliser un “civisme européen” - incitant, entrainant véritablement l’opinion à s’intéresser activement au scrutin de Mai 2019 et à y participer en masse .
Chacun peut aisément imaginer les multiples initiatives de toutes natures, notamment évènementielles et médiatiques, que pourrait prendre cette personnalité pour sortir le scrutin européen de la torpeur - et/ou du règlement de compte politique - qui le guettent à nouveau.
Trop tard - diront certains.
Ce serait sous-estimer la rapidité de réaction du Président Macron ainsi que sa capacité d’innovation. Il reste à le convaincre …
En ce jour de 14 Juillet, on peut toujours rêver.
Jean-Guy Giraud 14 Juillet 2018