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La troisième rencontre de la Communauté Politique Européenne (CPE) à Grenade le 5 Octobre 2023 ne sera sans doute pas la plus mémorable. De fait, elle a été victime à la fois des défauts qui subsistent dans sa conception même (1) - et des limitations propres à l’organisateur, le Gouvernement espagnol en charge des affaires courantes.


Ce constat de semi-échec est explicité dans un des rares articles sur le sujet que l’on trouve sur le site du CEPS (Center For European Political Studies) et que nous laissons nos lecteurs découvrir (2). .

Mais l’auteur persiste à considérer que la CPE peut tout de même être utile :


« by holding strategic conversations about maintaining a form of European security order, peace and stability on the continent. Without a collective understanding of the basic principle of non-aggression in international relations, the EPC loses its raison d’être »

Ce qui tend à démontrer l’utilité du forum de la CPE pour débattre et si possible rapprocher les positions des quelque 40 États représentés sur une ligne proprement européenne et éventuellement distincte de celle du grand partenaire libéral américain.

Et l’auteur de considérer que des efforts doivent être faits pour revitaliser cet OPNI - notamment de la part par son créateur, le Président Macron :

« France, which has been leading from behind (…) should step up its game to coordinate with and between upcoming EPC presidencies and throw itself behind the undeclared ambition of preparing for reinvigorated forms of multilateralism in Europe ».

Cet appel sera-t-il entendu ? Cela dépendra en partie de la position que prendra le RU qui accueillera en mars la quatrième réunion de la CPE à Londres. Cette position sera bien sûr fonction « des évènements, mon cher » mais aussi de l’analyse faite par le Foreign Office quant à l’utilité de la CPE pour la diplomatie britannique. Fonction enfin de la position américaine - jusqu’ici non précisée - sur ce forum pan-européen.


Peut-on ajouter que le refus délibéré d’établir ne serait-ce qu’un ersatz de secrétariat permanent n’a pas facilité les premiers pas de la CPE ? Parfois, une dose minime de bureaucratie peut permettre de tracer des lignes, huiler des rouages et assurer suivi et poursuite de travaux - y compris au plus haut niveau.


Deux jour après Grenade éclatait soudainement de l’autre côté de la Méditerranée - à Gaza - un grave conflit d’ampleur régionale venant s’ajouter à la guerre continentale menée par la Russie en Ukraine. Bien que les troubles du Moyen Orient puissent être considéré off limits par la CPE, il est indéniable que ses Etats membres auraient aussi un intérêt collectif à débattre et si possible rapprocher leurs positions sur ce conflit. Il était, dès le début, assez paradoxal de prétendre limiter les débats d’un tel aréopage à des dossiers techniques aussi pressants soient-ils. Il est peut-être temps, à présent, de dissiper toute ambiguïté et de lever le voile sur la place et le rôle véritablement géo-stratégiques que son créateur avait sans doute en tête pour la CPE - mais qu’il craignait d’afficher trop ouvertement. D’ici Mars 2024 on verra - toujours en fonction des « évènements » - si les dirigeants des principaux pays membres s’accordent sur cet objectif.



Jean-Guy Giraud

17 - 10 - 2023

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